Au quatrième jour de la trêve entre en Syrie, les équipes humanitaires des Nations unies ont réussi à livrer de l'aide à l'une des villes assiégées de Syrie.
Mettant à profit cette trêve, qui exclut les groupes terroristes, l'ONU a annoncé qu'elle allait porter assistance dans les prochains jours à 154.000 personnes vivant dans des localités assiégées.
«Un convoi chargé de produits de nettoyage, de savons et de couvertures fournis par l'ONU est entré à Mouadamiyat al-Cham, ville rebelle située au sud-ouest de Damas et encerclée par l'armée régulière syrienne», selon le Croissant-Rouge syrien.
L'ONU avait pour sa part déjà envoyé des aides à deux reprises vers Mouadamiyat al-Cham en février, ainsi que vers d'autres localités assiégées.«Plus de 450.000 personnes sont prises au piège dans des villes et villages de Syrie, et parfois depuis des années», a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al-Hussein.«La nourriture, les médicaments et d'autres produits d'aide d'urgence sont bloqués de façon répétée.Des milliers de personnes risquent de mourir de faim», selon lui.
En dépit de sa difficulté à le faire respecter, le cessez le feu est maintenu sur le terrain.
«Jusqu'à maintenant, je peux vous dire que la cessation des hostilités tient, même si nous avons observé quelques incidents», avait déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à la presse à Genève.
Afin de prévenir tout entrave à l'engagement des parties en conflit concernées par la trêve, le groupe de travail international (task force) chargé de surveiller l'application du cessez-le-feu s'est réuni lundi à Genève pour évaluer la situation.Les terroristes activant sur le territoire syrien ne sont pas inclus dans l'accord de trêve initié par les Russes et les Américains.
Moscou pour a fait état de sept violations du cessez-le-feu qui «est dans l'ensemble, observé sur le territoire syrien», a déclaré le responsable du Centre russe pour la réconciliation des belligérants en Syrie.
La trêve, si elle tient, devrait ouvrir la voie à une relance des discussions intersyriennes, annoncée par l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura pour le 7 mars à Genève.
Dans les grandes villes syriennes, les habitants ont recommencé depuis le début de la trêve à mener une vie plus normale.Et les «casques blancs», la défense civile des régions rebelles, profitent eux aussi de ce moment de répit. Le conflit EN Syrie a fait plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés et de personnes déplacées.
Le Pentagone et Moscou évoquent : la sécurité de leurs vols
De hauts responsables du Pentagone ont évoqué lundi, lors d'une vidéo-conférence avec des responsables du ministère de la Défense russe, la sécurité de leurs opérations aériennes en Syrie, a indiqué Washington.
Les Etats-Unis et la Russie se sont mis d'accord en octobre pour échanger des informations sur leurs vols militaires respectifs en Syrie, pour éviter toute collision ou incident armé entre leurs appareils.
L'accord prévoit des conversations régulières entre les deux ministères de la Défense, pour affiner les procédures utilisées par les militaires pour communiquer entre eux.
La conversation prend un relief particulier au moment où la Syrie est entrée tant bien que mal samedi dans une trêve des combats négociée par Moscou et Washington. Mais selon le porte-parole du Pentagone Peter Cook, la discussion était «uniquement» centrée sur la sécurité des vols, et la question de la trêve n'a pas été abordée. Des consultations séparées, diplomatiques et non militaires, sont en cours avec les Russes sur l'application de la trêve en Syrie, a indiqué le Pentagone.
Lundi matin, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a rappelé que le cessez-le-feu n'avait aucun impact sur les opérations de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre le groupe EI. «Il n'y a certainement aucune cessation des hostilités» de ce côté-là, a-t-il noté. Les opérations contre les terroristes de l'organisation EI et du Front Al-Nosra, branche d'Al Qaïda en Syrie, ne sont pas concernées par la trêve.