Affaire Naudin : Le parquet dominicain réclame des «mesures coercitives»

Publié par DK News le 06-03-2016, 16h31 | 31

Le parquet dominicain a réclamé samedi des «mesures coercitives», pouvant aller jusqu'à une détention provisoire, à l'encontre du Français Christophe Naudin, extradé d'Egypte pour son implication dans l'évasion de deux pilotes français condamnés pour trafic de drogue.

«En ce moment, le magistrat Milciades Guzman (en charge du dossier) va déposer une requête de mesure coercitive pour l' affaire Naudin», a déclaré la responsable de la communication du Procureur général de la République, Tessie Sanchez.

Le procureur est arrivé samedi au Palais de justice de Saint-Domingue, la capitale dominicaine, afin de déposer une demande formelle, a constaté un vidéaste de l'AFP.Les «mesures coercitives» en question peuvent aller d'une libération sous caution avec obligation de se présenter régulièrement devant un juge à un placement en détention provisoire pour une durée comprise entre trois mois et un an.

M. Naudin doit bientôt être présenté devant un juge et le procureur présentera les charges retenues contre lui, avant une audience préliminaire qui déterminera s'il existe suffisamment d'éléments pour un procès. Criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, le Français âgé de 53ans a été extradé jeudi d'Egypte vers la République dominicaine, qui avait émis un mandat d'arrêt fin novembre pour sa participation à l'évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue dans l'affaire dite «Air Cocaïne».

Les deux pilotes avaient été arrêtés en mars 2013 par les autorités dominicaines, aux commandes d'un avion de location chargé de valises contenant 680 kg de cocaïne. Anciens militaires reconvertis dans l'aviation d'affaires, ils ont toujours clamé leur innocence et ont fui vers la France le 28 octobre, alors qu'ils attendaient l'examen de leur appel. Leur condamnation a été confirmée en appelle 11 février par la justice dominicaine.

Un autre mandat d'arrêt, également émis fin novembre par la République dominicaine, vise le député européen Aymeric Chauprade et Pierre Malinowski, qui était alors assistant parlementaire àStrasbourg de M. Chauprade et de l'ancien président du Front national (extrême droite) Jean-Marie Le Pen, pour leur implication présumée dans l'évasion.