CoréeNord-CoréeSud-USA-nucléaire : Les Américains disent prendre « au sérieux » les menaces nord-coréennes de frappes nucléaires

Publié par DK News le 08-03-2016, 16h41 | 20

Les Etats-Unis "prennent au sérieux" les menaces de frappes nucléaires proférées par la Corée du Nord, mais n'ont pas l'intention d'annuler leurs manoeuvres militaires, en cours, avec leur allié sud-coréen, a souligné lundi le département d'Etat.

"Nous prenons évidemment ce genre de menaces au sérieux, comme toujours, et nous appelons Pyongyang à mettre fin à sa rhétorique provocatrice", a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby. Les forces sud-coréennes et américaines ont débuté lundi les plus importantes manoeuvres conjointes jamais organisées sur la péninsule coréenne, auxquelles Pyongyang a menacé de répliquer par des frappes nucléaires "à l'aveugle".

Ces exercices annuels entre les deux alliés aggravent systématiquement les tensions entre le Nord et le Sud. M. Kirby a rappelé que les manoeuvres militaires entre Washington et Séoul étaient organisées "depuis 40 ans" et qu'"il serait (...) irresponsable de ne pas les poursuivre, dans le but de renforcer la coordination avec nos alliés sud-coréens".

Le département d'Etat et le Pentagone ont par ailleurs confirmé que les Etats-Unis et la Corée du Sud avaient commencé à discuter du déploiement d'un bouclier antimissile américain en Corée du Sud pour faire face à la menace nord-coréenne.

Ce système THAAD (Terminal High Altitude Area Defence System) est censé tirer des missiles conçus pour intercepter et détruire des missiles balistiques alors qu'ils sont encore juste à l'extérieur de l'atmosphère ou bien qu'ils viennent d'y entrer, durant leur dernière phase de vol.

Séoul accuse Pyongyangd'avoir piraté les téléphonesde hauts responsables
Le renseignement sud-coréen a annoncé mardi que la Corée du Nord avait piraté des smartphones appartenant à de hauts responsables du gouvernement et intensifié ses attaques informatiques dans la foulée de son quatrième essai nucléaire.

Ces révélations du Service national du renseignement (NIS) surviennent alors que le Parlement examine un projet de loi visant à lutter contre le cyber-terrorisme, et qui accorderait à ce service, selon l'opposition, d'immenses pouvoirs de surveillance du cyberespace. Dans un communiqué, le NIS explique que la Corée du Nord a réussi à mettre la main sur des numéros de téléphone et messages écrits extraits des smartphones de dizaines de hauts responsables sud-coréens entre fin février et début mars.

Le serveur d'une importante société informatique spécialisée dans les logiciels de sécurité pour la banque en ligne a également été attaqué, ajoute le NIS. "La Corée du Nord s'est livrée à une série d'attaques contre notre cyberespace" à la suite de l'essai nucléaire du 6 janvier, poursuivent les services de renseignement.

Ces derniers estiment que Pyongyang avait l'intention de lancer une attaque en règle contre le système bancaire sud-coréen. "Si rien n'avait été fait, il y aurait eu une importante crise financière, avec la paralysie de la banque en ligne et des transferts d'argent non désirés". Le NIS a appelé l'ensemble des agences gouvernementales et les servicesd'Etat à une extrême vigilance.

La Corée du Sud a plusieurs fois accusé la Corée du Nord de piratage, contre ses institutions militaires, ses banques, ses services gouvernementaux, les télévisions publiques, les sites d'information ou encore une centrale nucléaire.

Les Etats-Unis accusent la Corée du Nord d'avoir été à la manoeuvre lors du piratage spectaculaire en 2014 de Sony Pictures dont les auteurs exigeaient qu'il renonce à diffuser une comédie sur le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, "L'interview qui tue".