Intégrer les effets du changement climatique aux stratégies sylvicoles

Publié par DK News le 15-03-2016, 17h15 | 23

La célébration de la journée internationale des forêts (21 mars) doit être une "opportunité pour réfléchir à l’intégration des changements climatiques dans la définition des stratégies sylvicoles à venir", ont estimé mardi à Batna les participants à une journée d’étude.

L’enjeu est "d’assurer un cadre de vie sain aux générations futures, dans un contexte de développement durable et responsable", a-t-on souligné au cours de cette rencontre organisée à l’université de Batna 2 sous le thème "Quel avenir pour la montagne face aux changements climatiques".

Les universitaires qui ont participé à cette journée qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la célébration de la journée internationale des forêts, ont notamment préconisé une vision prospective car, a-t-on expliqué, "les peuplements actuels risquent de dépérir du fait de la sécheresse qui pourrait sévir dans 50 ou 100 ans dès lors qu’ils sont adaptés au climat actuel, et pas au climat que l’on vivra dans un siècle".

Toutes les hypothèses doivent être explorées afin de définir les meilleures stratégies possibles pour que l'exploitation de la forêt réponde durablement à la demande croissante des besoins de l’homme, tout en respectant l'environnement et la biodiversité, a-t-on souligné au cours des débats.

Pour M. Abdelhafid Hamchi, chercheur et cadre du parc national de Belezma, "il est impératif de garantir une relation étroite entre l'économie et la forêt et préserver les interactions qui en découlent". Il a aussi noté la nécessité "d'asseoir un terrain fertile pour une économie verte qui ne pourrait qu'améliorer davantage le bien-être humain, tout en réduisant de manière significative les risques pour l’environnement".

Ce même chercheur a évoqué, à ce propos, le projet de sauvegarde et de valorisation du cèdre d’Atlas qui s'inscrit, selon lui, en droite ligne d’une vision alliant le développement durable au souci de préserver l’environnement. Les intervenants ont également estimé que quel que soit le scénario envisageable en matière de régime des pluies, l'augmentation de la température va invariablement provoquer une consommation d'eau accrue par la forêt.

Dans la wilaya de Batna, par exemple, "le massif forestier des Aurès est particulièrement intéressant à étudier dans le contexte du changement climatique car ses sols imposent des contraintes hydriques très importantes, les sols étant noyés ou gorgés d'eau en hiver et généralement très secs en été".

Il a été recommandé, dans ce contexte, le "renforcement du contrôle de l'exploitation des richesses forestières, notamment de la forêt de cèdres, soumise à une exploitation intensive eu égard à la valeur et la qualité de ce bois".

L’on a également plaidé pour l'aménagement des sites naturels dont disposent les Aurès pour en faire la locomotive du développement durable dans cette région qui serait bien inspirée, en l'absence d'une industrie structurée et d'une agriculture mieux organisée, d'investir dans le tourisme écologique, un créneau prometteur à même de servir de levier pour un développement durable.

Initiée par la faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université de Batna 2, en partenariat avec la conservation des forêts, la direction de l’environnement et le parc national de Belezma, la rencontre a permis de débattre des meilleurs moyens de contrer les risques auxquels sont exposées les zones montagneuses du fait des changements climatiques et de la surexploitation des ressources naturelles.