Un hiver exceptionnellement froid et extrêmement rigoureux a décimé dans les steppes mongoles 350.000 animaux d'élevage et le bilan ne cesse de s'alourdir, a averti vendredi la Croix-Rouge, suggérant que le pire reste à venir."Nous ne sommes à l'heure actuelle qu'à un tiers de la catastrophe", a indiqué Hler Gudjonsson, responsable de communication de l'organisation en Asie orientale.
Ce phénomène climatique n'est pas nouveau pour ce pays très peu densément peuplé. "La Mongolie est frappée cette année par un "dzud", phénomène climatique caractérisé par une vague de froid extrême en hiver faisant suite à un été caniculaire", a expliqué la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge (IFRC).
"La raréfaction des pâturages pendant les mois estivaux empêche les chèvres, moutons et vaches de se nourrir suffisamment pour supporter ensuite les rigueurs hivernales, lorsque les températures tombent sous les 50 degrés Celsius. Un givre et un enneigement excessif viennent encore compliquer l'accès des animaux aux couches de verdure", explicite l'IFRC .
Elle a lancé un appel pressant en vue de débloquer une aide internationale d'au moins 800.000 dollars pour soutenir environ 25.000 des éleveurs les plus vulnérables. Moins de la moitié de cette somme a pu être réunie depuis.
"Nous avions déjà conscience en novembre de ce qui allait se passer, mais nous savions bien qu'il était impossible de commencer à lever des fonds pour répondre à quelque chose qui n'était pas encore arrivé", regrette M. Gudjonsson.
Les conséquences sont pourtant bien réelles et souvent tragiques. En effet, la perte de leur cheptel prive les familles d'éleveurs de leurs moyens de subsistance, les obligeant à émigrer vers les centres urbains, en lisère desquels elles installent leurs tentes, survivant sans infrastructures de base et la plupart de temps sans emploi.