Libye : La Constitution sera soumise au peuple libyen « à travers un référendum »

Publié par DK News le 20-03-2016, 15h45 | 41

L'envoyé de l'Onu et chef de la Mission d'Appui en Libye (Manul), Martin Kobler, a affirmé que la nouvelle Constitution libyenne sera soumise au peuple libyen "à travers un référendum", après son approbation par tous les membres de l'Autorité constituante. M. Kobler s'exprimait samedi dans la ville Salalah (Sultanat d'Oman) où l'Autorité chargée de rédiger le projet de la Constitution en Libye tient sa première session sous les auspices de la Manul, à l'invitation du Sultanat.

Au cours d’une conférence de presse, M. Kobler a déclaré "que ce qui a été convenu sera soumis au peuple libyen à travers un référendum". L'émissaire onusien a salué le rôle du Sultanat d’Oman, et l'accueil chaleureux réservé aux membres de l’Autorité constituante chargée de rédiger une constitution.

Par ailleurs, M. Kobler a écrit, dans un post sur son compte twitter, que "tout le monde doit garder à l’esprit qu’il est en train d’élaborer pour l’avenir de la Libye et pour les générations futures", ajoutant que "la Constitution est l’avenir de la Libye et tous doivent travailler à son parachèvement".

Les membres de l'Autorité chargée de la rédaction du projet de la Constitution ont discuté des questions litigieuses relatives au chapitre de la gouvernance locale, telles que les normes de fonctionnement des unités locales et le contrôle sur l’action des unités locales, en présence d’experts dans le domaine, ont rapporté, par ailleurs, des médias libyens.

Les séances de consultatives ont commencé jeudi dans le cadre de l’appui aux efforts avec la communauté internationale pour ramener la paix en Libye, a indiqué une source auprès des participants, soulignant que "les choses se déroulent bien".

La première réunion consultative de certains membres de l’Autorité constituante, au nombre de 32, a eu lieu vendredi matin, et la discussion a porté sur les droits des femmes dans le projet du Comité de travail, représenté par les principaux axes, qui est d'octroyer la nationalité libyenne aux enfants des femmes libyennes mariées à des non-Libyens, la création du Conseil suprême pour les femmes et l’attribution d’un quota aux femmes afin d’assurer leur représentation dans les conseils élus.

En octobre dernier, le Comité de travail de l’Autorité chargée de la rédaction de la Constitution libyenne a annoncé que la mouture finale du projet de Constitution a été publiée sur son site internet, assurant que le projet était le résultat de plusieurs réunions organisées entre les membres de l’Autorité avec les institutions de la société civile.

Mais depuis lors, des blocages sont apparus entre les membres de cette instance retardant la finalisation du projet de la future Constitution libyenne. En dépit du chaos sécuritaire en Libye, l'Autorité constituante a poursuivi la rédaction du projet de la Constitution dont la mouture finale porte sur l'établissement d'un régime parlementaire sur la base du principe du pluralisme politique et de l'alternance pacifique au pouvoir. La Constitution doit être approuvée par référendum populaire, rappelle-t-on.

Londres exprime son soutien au gouvernement d’unité nationale en Libye

Le Royaume-Uni a exprimé son soutien au gouvernement libyen d’unité national soumis à l'adoption du parlement, estimant qu’il était temps pour que le nouveau exécutif prenne le contrôle des institutions de son pays, à même d’instaurer la paix, a indiqué dimanche le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministre des Affaires étrangères, Philip Hammond, a déclaré que le gouvernement d'unité nationale était "le seul gouvernement légitime en Libye, approuvé à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU" et qu’il avait, de ce fait, "besoin de commencer à travailler à Tripoli dès que la situation sécuritaire le permet". M. Hammond s'exprimait suite à une discussion tenue samedi avec le responsable du Conseil présidentiel libyen, Faiz Esseradj.

Selon Londres, le gouvernement libyen d’unité "doit prendre le contrôle des forces de sécurité et les institutions financières pour offrir la paix et la stabilité que le peuple libyen méritent".
"La Libye est confrontée à une série de défis difficiles, notamment la lutte contre (le groupe autoproclamé "Etat islamique +EI/Daech+"), les trafiquants d'êtres humains et la restauration des services publics vitaux.

Le Royaume-Uni et la communauté internationale sont prêts à aider le gouvernement d’unité", souligne encore le communiqué.Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, a mis en garde vendredi contre "le fait d'imposer le gouvernement d'unité", expliquant qu'une telle initiative augmenterait les divisions dans le pays.  "Le gouvernement libyen met en garde la communauté internationale contre les initiatives prises par certaines parties internationales pour imposer ce gouvernement, sans respecter l'accord politique", avait-il averti dans  un communiqué.

Faiz Esseradj , le Premier ministre du gouvernement d'unité et chef du conseil présidentiel, a annoncé jeudi sur une chaîne de télévision libyenne que son gouvernement sera dans la capitale Tripoli dans quelques jours.La Libye fait face à une division politique avec deux pouvoirs politiques rivaux, l'un à l'ouest et l'autre à l'est, qui se disputent la légitimité.