Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déploré vendredi la lenteur du processus de recherche des personnes disparues pendant le conflit au Kosovo (1998-99) et exhorté les autorités de Belgrade et de Pristina à accélérer les enquêtes.
"Le CICR est inquiet en raison du manque de progrès dans ce domaine", indique l'organisation dans un communiqué, précisant que "le processus (de recherche des disparus, ndlr), s'est pratiquement arrêté en 2015". Quelque 1.660 personnes sont toujours portées disparues, tandis que seules quatre personnes ont été retrouvées en 2015, contre 53 en 2014, selon la même source.
Selon le gouvernement serbe, sur ce total des personnes portées disparues pendant et après le conflit entre les forces serbes et les indépendantiste kosovars albanais, 535 sont des Serbes et des non-albanais. Les autres sont des Albanais.
"Les familles ont raison lorsqu'elles expriment leur grand mécontentement à cause du manque de progrès", a déclaré Lorent Burkhalter, un responsable du CICR qui est président d'un groupe de travail chargé de la recherche des personnes disparues et auquel participent également des responsables serbes et kosovars.
"Les familles ressentent que leur droit d'apprendre la vérité et de trouver des réponses est ignoré", a ajouté M. Burkhalter, à l'issue d'une réunion du comité à Belgrade, en appelant les autorités à l'"action".
Le conflit au Kosovo a coûté la vie à quelque 13.000 personnes, pour la plupart des Kosovars albanais. Il avait pris fin avec le retrait des forces serbes, en juin 1999, à la suite d'une campagne de bombardements de l'Otan. Le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008, reconnue par une centaine d'Etats, dont les Etats-Unis et la plupart des pays de l'UE. Son indépendance, à laquelle Belgrade est farouchement opposée, reste également contestée par la Russie et la Chine.