La Sorbonne rend hommage à son étudiant algérien, tué lors des attentats du 13 novembre à Paris

Publié par DK News le 30-03-2016, 15h34 | 47

L’Université Paris-Sorbonne a rendu mardi soir un vibrant hommage à son étudiant algérien, Kheireddine Sahbi, tué lors des attentats terroristes du 13 novembre dernier qui ont frappé Paris et Saint-Denis.

C’est avec un concert de musique arabo-andalouse que les initiateurs, Lynda-Nawel Tebbani, doctorante en lettres et Redha Benabdallah, docteur en musicologie, tous deux de l’Université Paris-Sorbonne, ont voulu rendre cet hommage dans l’enceinte même où le défunt était inscrit pour un master en musicologie.

La soirée s’est déroulée, avec beaucoup d’émotion, dans l’amphithéâtre Richelieu, en présence de la famille du défunt, ses amis, des membres de l’ambassade de l’Algérie en France, un conseiller à l’Elysée et un nombreux public constitué d’Algériens et de Français.

Le lieu de l’hommage est, pour les organisateurs, «tout un symbole, de savoir, d’études et surtout de lutte contre l’ignorance et l’obscurantisme loin de toutes différences religieuses et culturelles». Avant le début du concert, le public a eu droit, dans un silence religieux, à 3 minutes émouvantes de défilement des photos de Kheireddine, avec en voix off un enregistrement d’une de ses interprétations d’une nouba, objet de sa recherche à la Sorbonne et qu’il aimait, selon ses proches, «si bien».

Le président de l’université, Barthélémy Jobert, a souligné dans une brève intervention que cet hommage «vient du c£ur» à travers la musique arabo-andalouse, patrimoine des deux rives de la Méditerranée. «La communauté de la Sorbonne a été touchée, marquée par la mort de ses étudiants que nous gardons au c£ur leur souvenir et ce qu’ils portaient», a-t-il ajouté.

Pour le père du défunt, c’est la musique, aimée par son fils, «qui a réuni cette assistance et c’est ainsi la vie», a-t-il dit en contenant son émotion. Pour la soirée, un mini-orchestre (6 musiciens) a interprété merveilleusement une nouba «Madj Maya-Rasd Eddil», selon le genre San’a (école algéroise) qui se chantait généralement après deux heures du matin, et ce jusqu’à l’aurore, façon de montrer que la vie continue même dans les moments les plus sombres.

C’est en standing ovation que le concert s’est terminé, notamment lorsque le public a su, à la fin, que l’un des membres de l’orchestre, qui jouait de la cithare (qanoun), était le frère du défunt.