La Russie a «manqué une occasion» en refusant de participer au sommet sur la sécurité nucléaire, selon Washington

Publié par DK News le 30-03-2016, 15h53 | 26

La Maison Blanche a qualifié mardi le refus de Moscou de participer au 4ème sommet sur la sécurité nucléaire «d’occasion manquée» par la Russie pour appuyer les actions de désarmement dans le monde.

 Ben Rhodes, le conseiller adjoint du président Barack Obama sur la sécurité nationale, a déclaré au cours d’une conférence de presse que la décision russe de ne pas prendre part à cette rencontre est une «occasion manquée» par Moscou.

 «Nous souhaitons que la Russie partage encore avec nous l'idée que le contrôle des matières nucléaires et la lutte contre le terrorisme nucléaire sont des priorités qui méritent l'attention de tous les dirigeants du monde», a déclaré de son côté Laura Holgate, conseiller spécial du président Obama en charge des dossiers du terrorisme et de la réduction des armes de destruction massives.

 Moscou avait décliné l’invitation des Etats-Unis en 2014 bien avant le sommet de Washington, mettant en doute l’utilité de ce sommet en dénonçant le rôle prépondérant que joue Washington dans ce cadre des négociations multilatérales sur le désarmement.

 La Maison Blanche a indiqué, par ailleurs, que 17 pays vont annoncer au cours de ce sommet des engagements en matière de désarmement et de ren forcement de contrôle des matières nucléaires.
 A la veille du sommet, les Etats-Unis ont pris des accents de publicitaires pour souligner l’initiative d’Obama pour le désarmement et les progrès réalisés dans la réduction des armes nucléaires.

Les Etats-Unis ont avancé avoir converti 29 tonnes métriques d’uranium enrichi depuis 2009, une quantité suffisante pour fabriquer 1.100 armes nucléaires, selon un document distribué à la presse.
 La conversion sert à transformer l’uranium à usage militaire en combustible faiblement enrichi.

 La Russie a, quant à elle, éliminé 138 tonnes métriques d’uranium enrichi qui peuvent servir à fabriquer 5.500 armes nucléaires. Les experts américains ont confirmé l’élimination définitive de ces stocks russes, selon le même document.

 Sur le terrain, Obama n’a mis fin à aucun programme nucléaire hérité de l’administration Bush mais a plutôt renforcé l’arsenal américain en missiles balistiques dernière génération, critique Sam Nunn un ancien sénateur américain cité par le Washington Post.

 «Nous avons toujours la capacité de se détruire l’un l’autre en 30 minutes à une heure de temps.
 Les deux pays ont déclaré qu’il allaient réduire ces armes mais aucun d’eux ne l’a fait» a-t-il dit.  Obama qui a proposé dans le budget fédéral 2017 des coupes importantes dans les dépenses sur les programmes nucléaires a maintenu cependant les dotations budgétaires allouées au renforcement en armes dernière génération.

 Le rapport de l’organisation américaine Nuclear Threat Initiative (NTI), publié la semaine dernière à Washington, a confirmé ce constat partagé par plusieurs militants pour le désarmement, en affirmant que les progrès pour sécuriser, réduire et éliminer les matières nucléaires à des fins militaires ont été considérablement ralentis ces deux dernières années.