UE-Libye-sanctions : L’UE adopte des sanctions contre trois responsables libyens hostiles au gouvernement d’union

Publié par DK News le 01-04-2016, 15h52 | 27

L’Union européenne (UE) a adopté vendredi des sanctions contres trois responsables libyens en raison de l’hostilité affichée à l’égard du gouvernement d’union nationale dont le chef de cet exécutif Fayez Al Sarraj est arrivé mercredi à Tripoli pour tenter d’asseoir son autorité, a annoncé le Conseil de l’UE.

«Le 1er avril 2016, le Conseil a ajouté trois noms à la liste des personnes soumises à des mesures restrictives de l'UE contre la Libye», a-t-il indiqué dans un communiqué.Les sanctions de l’UE visent Agila Saleh, le président du Parlement de Tobrouk, Nouri Abou Sahmein , président du Parlement de Tripoli, et Khalifa Al-Ghweil, chef du gouvernement qui siège à Tripoli, pour leur attitude d'«obstruction à la mise en £uvre de l’accord politique libyen du 17 décembre 2015 et à la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye», explique le Conseil de l’UE dans son communiqué.

Les sanctions prises contre ces responsables libyens des deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir et s’opposent depuis des semaines à l’installation en Libye du gouvernement d’union nationale formé sous l’égide de l’ONU, portent essentiellement sur une interdiction de voyager dans l’UE et un gel des avoirs, avait précisé jeudi une source diplomatique européenne.

L’UE s’est dit, en outre, «préoccupée» par la situation en Libye, en particulier par «les actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité du pays» et qui peuvent «nuire à la réussite de la transition politique». Ouvertement opposées au gouvernement d’union nationale soutenu par la communauté internationale, notamment l’ONU, les «autorités» libyennes qui contrôlent la capitale Tripoli ont sommé Fayez Al Sarraj de partir dès son arrivée en bateau de Tunis.

L'ONU, l'UE, les Etats-Unis, l'Italie et la France ont salué mercredi l'arrivée de Fayez Al Sarraj pour sortir la Libye du chaos et faire face à la montée en puissance du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech/EI). L’envoyé spécial de l’ONU en Libye Martin Kobler a appelé à un transfert de pouvoir pacifique, affirmant que «ceux qui faisaient obstacle aux nouvelles autorités faisaient obstacle au peuple libyen».

Le gouvernement libyen d’union nationale est issu d’un accord politique signé en décembre sous les auspices de l’ONU. Cet accord prévoyait la mise en place de ce gouvernement après un vote du Parlement de Tobrouk élu et reconnu par la communauté internationale.

Toutefois, ce vote de confiance n’a jamais eu lieu même après plusieurs semaines de tractations. Le gouvernement libyen d’union nationale est entré en fonction après avoir reçu le soutien d’une centaine de parlementaires de Tobrouk sur les 198 que compte ce Parlement.

Washington soutientle gouvernement d'union,malgré la crise à Tripoli
Washington a apporté son soutien mercredi au gouvernement d'union nationale libyen reconnu internationalement, malgré un nouvel accès de fièvre à Tripoli où les autorités non reconnues ont sommé le chef du gouvernement d'union de quitter la capitale.

Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat John Kerry s'est félicité de l'arrivée à Tripoli, par voie maritime depuis Tunis quelques heures plus tôt, du chef du gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU, Fayez al-Sarraj.

«Le gouvernement peut maintenant commencer son travail crucial sur la large gamme de défis politiques, sécuritaires, économiques et humanitaires de la Libye», a plaidé le chef de la diplomatie américaine. Mais à la minute où le département d'Etat publiait ce communiqué de soutien, le chef de l'autre gouvernement libyen non reconnu par la communauté internationale, Khalifa el-Ghwell, jugeait «illégal» le gouvernement de M. Sarraj et affirmait qu'il devrait «quitter» la capitale libyenne ou «se rendre». M. Sarraj est soutenu par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Réagissant lors de son point de presse, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a dénoncé des «obstructionnistes qui tentent une nouvelle fois de bloquer un travail important». «Nous sommes contents que (M. Sarraj) soit à Tripoli (...).

Il y a vraiment besoin d'une bonne et solide gouvernance et nous allons continuer à la soutenir pour y parvenir», a réaffirmé le responsable américain, dont le pays s'alarme depuis des mois du chaos politique et sécuritaire en Libye, notamment de la montée en puissance du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique»(EI/Daech).