Selon un rapport 2016 de l'OEDT : L'impact des marchés des drogues sur la criminalité et le terrorisme souligné dans un rapport européen

Publié par DK News le 06-04-2016, 15h40 | 41

Les marchés des drogues représentent une des principales menaces pour la sécurité de l'Europe, souligne le rapport 2016 de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et d'Europol présenté mardi à Bruxelles.

Les auteurs du rapport ont insisté sur la «diversification» du crime organisé, et mentionné les «recoupements» observés entre le commerce de la drogue, les activités terroristes et le trafic d'êtres humains.

Pour eux, «l'impact négatif des marchés des drogues sur la société va bien au-delà des seuls dommages causés par la consommation de drogue. Ainsi, les marchés des drogues s'articulent à d'autres formes de criminalité et au terrorisme».

L'influence des marchés de la drogue s'exerce en outre sur l'économie (blanchiment), l'environnement (déchets de produits chimiques utilisés pour produire les drogues) et «sur les institutions gouvernementales, dont ils grèvent les budgets et exposent les fonctionnaires au risque de la corruption», précise le rapport.

Ses auteurs soulignent l'impact d'internet sur le trafic, ce mode de communication permettant notamment de «raccourcir les chaînes d'approvisionnement», et indiquent que le cannabis reste de loin la drogue la plus consommée dans l'UE. «Il semble qu'environ 1% des adultes européens consomment du cannabis quotidiennement ou quasi-quotidiennement». Quelques 22 millions d'Européens en ont consommé au cours de l'année écoulée, précisent-ils.

Si les prix ont peu évolué (de 7 à 12 euros par gramme, qu'il s'agisse d'herbe ou de résine), la teneur moyenne en tétrahydrocannabinol (THC) a presque doublé en dix ans - probablement en raison du développement de «techniques de production intensives et sophistiquées» en Europe même, «imitée par les producteurs marocains», souligne encore le rapport.

Le rapport, présenté par les directeurs de l'OEDT et d'Europol, Alexis Goosdeel et Rob Wainwright, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, donne pour la première fois une estimation de ce que représente le commerce illégal des drogues dans l'Union européenne: «au moins 24 milliards d'euros». «En réalité on est plutôt dans le haut de la fourchette 21-31 milliards», a fait remarquer Alexis Goosdeel, y voyant un des marchés «les plus rentables pour les groupes criminels organisés». Dans un dossier cité en exemple par Europol, un investissement de 300.000 euros dans un trafic a permis de dégager 7 millions de bénéfices.

Concernant le «business» des passeurs, particulièrement florissant avec la crise migratoire, le directeur d'Europol a estimé que «plus de 20%» d'entre eux étaient en même temps des trafiquants de drogues.