3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français

Publié par DK News le 10-04-2016, 20h09 | 56

appel aux les opérateurs françaisà investir davantage en Algérie « rien ne saura nous détourner de l'avenir»


Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a appelé hier les opérateurs économiques français à investir davantage en Algérie en affirmant que le gouvernement algérien était disposé à accorder toutes les facilitations nécessaires.

«J'invite les investisseurs français à s'engager avec leurs partenaires algériens pour travailler ensemble et renforcer les liens d'amitié car rien ne saura nous détourner de l'avenir», a dit M. Sellal lors du Forum de partenariat algéro-français.

Dans ce cadre, «le gouvernement algérien est disposé (...) à faciliter les investissements dans le marché algérien», a souligné le Premier ministre qui affirme que «toutes les propositions et les initiatives sont les bienvenues dans ce domaine».
«Des mesures concrètes sont prises pour encourager l'investissement et le partenariat et améliorer le climat des affaires», a-t-il ajouté.

Il a énuméré, à ce titre, les avantages comparatifs qu'offre l'Algérie dont la stabilité politique et macroéconomique, le coût de l'énergie, la main d'oeuvre qualifiée et le dynamisme du marché local.
M. Sellal a mis, aussi, en avant le réseau d'infrastructures «neuf et performant» du pays auquel s'ajoutera le future grand port à conteneurs sur la Méditerrannée (le port d'El Hamdania près de Cherchell, ndlr), ouvrant des perspectives pour «aller ensemble dans des marchés étrangers notamment l'Afrique», a-t-il dit.

Il a estimé que le niveau actuel des échanges entre les deux pays présente un «formidable potentiel humain et matériel qui laisse entrevoir des perspectives très prometteuses pour la coopération et la relation économique bilatérale».

Selon les données des Douanes, les échanges commerciaux entre l'Algérie et la France avaient totalisé 10,3 milliards de dollars en 2015. La France est le deuxième fournisseur de l'Algérie et son troisième client. Pour le Premier ministre, le modèle entrepreneurial français correspond aux besoins de l'économie nationale notamment pour «bâtir des projets rentables et mutuellement bénéfiques».
M. Sellal a souligné aussi la nécessité de l'implication des opérateurs économiques pour le renforcement du partenariat stratégique entre l'Algérie et la France.

«La modernisation de l'appareil de production et des services passe impérativement par la construction d'un partenariat avec des opérateurs économiques qui ont la capacité nécessaire pour répondre aux attentes algériennes en matière d'intégration et de transfert du savoir-faire», a dit le Premier ministre.
Pour atteindre ces objectifs, M. Sellal a insisté sur la nécessité de «développer la confiance» entre les deux partenaires.

Pour le Premier ministre, la tenue de ce forum reflète l'évolution des relations entre l'Algérie et la France notamment dans le volet économique.«D'une année à une autre on enregistre des progressions très importantes qui dénotent la solidité des relations bilatérales», estime M. Sellal.

Le Forum de partenariat algéro-francais, prévu sur deux jours, est organisé en marge de la tenue de la troisième session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français.
M. Valls avait entamé samedi une visite de deux jours en Algérie, pour coprésider ce dimanche avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal la 3ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN).

Le Premier ministre français est accompagné d'une dizaine de ministres et d'une délégation d'hommes d'affaires. (CIHN).

La relation algéro-française est faite de «franchise, de sincérité et de vision commune»

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a indiqué hier à Alger que la relation entre l'Algérie et la France est faite de «franchise, de sincérité et de vision commune sur bien des sujets».
«La relation entre l'Algérie et la France est faite de franchise et de sincérité mais surtout de vision commune sur bien des sujets (...) Nous sommes tournés résolument vers l'avenir et nous sommes convaincus que cette relation est vraiment exceptionnelle», a déclaré M. Valls lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'issue de la 3ème réunion du Comité intergouvernemental de Haut niveau (CIHN).

Il a, dans ce sens, tenu à exprimer ses «plus grands respects» au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour le rôle «essentiel» qu'il a joué avec le président François Hollande dans cette relation.

Revenant sur la 3ème réunion du CIHN, il a estimé que la présence de dix ministres de son gouvernement est une «démonstration éclatante» du partenariat algéro-français, précisant que ce partenariat est traduit dans les actes à travers les accords signés pour renforcer la coopération en matière de sécurité, notamment par rapport aux grands dossiers de la région comme la Libye, et en matière d'échanges humains en direction de la jeunesse, d'éducation, d'enseignement supérieur et de mémoire, entres autres.

«Nous avons beaucoup travaillé et ce qui a été réalisé depuis 2012 est exceptionnel. Nous allons continuer à travailler, rien ne doit et ne peut entraver cette relation exceptionnelle», a-t-il insisté.
Concernant le terrorisme, M. Valls a indiqué que la communauté internationale «aurait dû mieux comprendre ce qui se passait en Algérie au début des années 1990 et aux choix difficiles qui étaient les siens».

«L'Algérie a souffert durant plusieurs années et a payé un tribu terrible au terrorisme. Nous aurions dû mieux comprendre ce qui se passait en Algérie au début des années 1990», a indiqué M. Valls.
«L'Algérie et les Algériens ont combattu courageusement le terrorisme, nous l'oublions pas», a-t-il rappelé. Evoquant les dossiers internationaux, il a noté que les deux parties ont abordé l'ensemble des questions, dont celle du Sahara occidental.

«J'ai rappelé que la position de la France sur cette question reste inchangée et que toute solution doit être trouvée dans le cadre des Nations unies», affirmant que la France «assume ses responsabilités en tant que membre du Conseil de sécurité».

Concernant la Libye, il a déclaré que la mise en place d'un gouvernement légitime est «une étape importante et indispensable pour que ce pays puisse retrouver son intégrité et un Etat de droit pour lutter contre le terrorisme et le chaos».

«La France et l'Algérie travaillent de concert et renforcent leur lien déjà étroits dans ce domaine sur le plan diplomatique comme sur le plan du renseignement», a-t-il précisé, saluant, à cette occasion, le rôle de l'Algérie dans la réconciliation au Mali qui est, a-t-il souligné, un élément «indispensable» pour la stabilité et la mise en œuvre es accords d'Alger.

Interrogé, par ailleurs, sur le refus des autorités algériennes d'octroyer le visa d'entrée à des journalistes français, M. Valls a indiqué avoir déjà eu l'occasion d'en discuter avec M. Sellal et avoir eu l'occasion d'exprimer ses «regrets» à ce sujet.
«C'est une décision des autorités algériennes. Les messages sont passés, tournons-nous vers l'avenir de manière respectueuse», a-t-il dit, réitérant sa «conviction» que cette relation est «vraiment exceptionnelle».

La France prête à appuyer l'Algérie dans sa démarche de diversification économique

 Le Premier ministre français Manuel Valls a exprimé, hier à Alger, la volonté de son pays d'appuyer l'Algérie dans sa démarche de diversification économique, tout en insistant sur les potentialités d'un partenariat bilatéral dans des secteurs «stratégiques» comme la santé, l'agroalimentaire ou les transports.

«L'Algérie s'est engagée dans un processus de diversification de son économie. Le contexte n'est pas facile, mais nous sommes là pour réussir ensemble et pour vous aider également à réussir», a-t-il déclaré lors du forum d'affaires algéro-français qui se tient en marge de la troisième session du Comité interministériel de haut niveau (CIHN) en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Il a aussi relevé «l'amitié indestructible» liant l'Algérie et la France et s'est dit «convaincu que ce qui a été initié par nos deux   présidents est durable surmontant tous les petits problèmes que parfois on veut nous créer».

«Nous avons confiance dans les atouts de l'Algérie, dans son potentiel, dans la qualité de sa main-d'œuvre et dans le fait qu'ensemble nous pouvons peser davantage, nous sommes là et nos entreprises sont là dans des secteurs aussi stratégiques que la santé, l'agroalimentaire ou les transports et  dans des secteurs d'avenir comme le numérique», a-t-il indiqué.

Tout en rappelant que la France reste le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie et son deuxième partenaire commercial, M. Valls a déclaré que son pays voulait «rester le partenaire économique majeur de l'Algérie».

M. Valls a également attiré l'attention sur le fait que 6.000 entreprises françaises font du commerce avec l'Algérie et environ 500 autres y sont installées.Les partenariats existant entre les entreprises algériennes et françaises «tissent la trame d'un partenariat d'exception entre nos deux pays lancés en décembre 2012 par les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande. Ce partenariat doit continuer à se développer», a-t-il soutenu.

Il a déclaré, en outre, que le développement du partenariat d'exception liant les deux pays implique aussi d'offrir la possibilité aux entreprises algériennes de «trouver naturellement le chemin de la France».

Le Premier ministre français a rappelé, à ce propos, les efforts consentis par la France pour assurer les meilleures possibilités d'investissement aux opérateurs étrangers. Il s'est attardé, en outre, sur le rôle à jouer par les entreprises détenues par des Français d'origine algérienne pour rapprocher davantage les deux pays.

Selon lui, les Français d'origine algérienne «doivent être mobiles et pouvoir s'installer de part et d'autre de la Méditerranée et pouvoir mobiliser leur ressources plus facilement, car cette communauté franco-algérienne riche et  dynamique (...) est l'une de nos plus grandes chances communes «, a-t-il affirmé. Plus généralement, M. Valls a parlé du lien existant entre les continents européen et africain qualifiant ce dernier de «continent d'avenir». Il a insisté sur le rôle susceptible d'être joué par l'Algérie et la France pour rapprocher les pays des deux continents.
APS