Nucléaire : Les Etats-Unis menacent d'«augmenter» la pression sur la Corée du Nord

Publié par DK News le 11-04-2016, 16h25 | 24

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a menacé lundi à Hiroshima (Japon) d'«augmenter» la pression sur la Corée du Nord pour ses programmes nucléaire militaire et de missiles balistiques.
«Il est encore possible d'augmenter (la pression), cela dépend des actions» de Pyongyang, a déclaré M. Kerry à la presse à l'issue d'une réunion du G7 à Hiroshima.

«Mais nous sommes disposés à négocier un traité de paix» sur la «dénucléarisation» de la péninsule coréenne, a ajouté M. Kerry, une proposition américaine faite régulièrement ces dernières années.
«Nous sommes disposés à négocier un accord de non agression, nous sommes disposés à négocier une assistance économique», a encore proposé M. Kerry, mais «tout cela dépend» de la volonté de la Corée du Nord de retourner à la table des négociations, interrompues en 2008, sur une éventuelle «dénuclérarisation» de la péninsule coréenne.

Il a fait ces déclarations après l'annonce par Pyongyang du test réussi d'un moteur de missile. Ce nouveau moteur de missile balistique intercontinental (ICBM) permettrait à la Corée du Nord d'étendre la portée de ses fusées et de lui assurerer la capacité d'effectuer une frappe nucléaire préventive. La péninsule coréenne a connu un regain de tension depuis le quatrième essai nucléaire conduit par la Corée du Nord début janvier et le lancement, en février, d'une fusée, considéré par les spécialistes étrangers comme un essai «déguisé» de missile à longue portée.

Hommage de Kerryet ses homologues du G7 aux victimes
Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7, dont l'Américain John Kerry, ont rendu lundi hommage aux victimes de la bombe atomique américaine qui a frappé Hiroshima en 1945, par une visite sans précédent du mémorial de la paix de la ville martyre japonaise.

Le secrétaire d'Etat américain est arrivé à 11H00 locales (02H00 GMT) au musée du mémorial de la paix, en compagnie de ses homologues des autres membres du G7, ont constaté des  journalistes.
«Tout le monde devrait voir et ressentir la puissance de ce mémorial», a écrit John Kerry sur le livre d'or du musée, selon le texte fourni par le département d'Etat.

«Cela nous rappelle avec force et dureté que nous avons non seulement l'obligation de mettre un terme à la menace des armes nucléaires, mais que nous devons aussi tout faire pour éviter la guerre», a insisté le ministre américain, ancien combattant au Vietnam, devenu un grand sceptique de l'interventionnisme militaire et favorable au désarmement.

Les chefs de la diplomatie des plus grandes puissances occidentales se sont ensuite rendus dans le parc entourant le musée, déposant des gerbes de fleurs devant le cénotaphe qui abrite les noms des victimes du premier bombardement atomique de l'Histoire le 6 août 1945 (140.000 morts).
Le chef de la diplomatie américaine est le tout premier responsable gouvernemental des Etats-Unis à se rendre à Hiroshima depuis la Seconde guerre mondiale et la bombe atomique larguée par les Etats-Unis sur cette ville de l'ouest du Japon.

Interrogé dimanche soir pour savoir si M. Kerry allait exprimer des regrets, un diplomate américain a répondu qu'il ne présenterait pas d'«excuses» formelles mais que le ministre, comme «tous les Américains et les Japonais, était rempli de tristesse».

Reçu lundi matin par l'hôte de la réunion du G7, son homologue japonais Fumio Kishida, John Kerry avait encore exprimé l'«espoir que nous soyons en mesure de débarrasser le monde des armes de destruction massive». L'administration de Barack Obama a l'ambition affichée depuis 2009 d'œuvrer au désarmement et à la non-prolifération, jusqu'à parvenir à un «monde sans armes nucléaires».