Sécurité nucléaire: Yousfi à partir de la haye Une coopération accrue «nécessaire» pour faire progresser les efforts collectifs

Publié par Dknews le 25-03-2014, 18h21 | 28

Une coopération «accrue» à l’échelle régionale et internationale est nécessaire pour faire progresser les efforts collectifs en matière de sécurité nucléaire, a relevé mardi à La Haye (Pays-Bas) le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi.

«Un cadre transparent basé sur le partage d’informations scientifiques et techniques, un retour complet d’expérience et une coopération accrue à l’échelle régionale et internationale sont nécessaires pour faire progresser nos efforts collectifs», a déclaré M. Yousfi dans son intervention devant le troisième sommet mondial sur la sécurité nucléaire.

«Au-delà de l’adhésion aux textes réglementaires en matière de sureté et de sécurité nucléaire, il importe de souligner le caractère primordial que revêt la coopération internationale en tant qu’instrument privilégié pour le renforcement  des capacités, y compris dans les domaines de la criminalistique nucléaire et du cyber crime», a-t-il martelé.

Dans ce contexte, M. Yousfi a souligné que, par son expertise, ses connaissances et ses compétences avérées, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a un rôle «crucial» dans le renforcement de la coopération internationale. Par ailleurs, M. Yousfi a indiqué que l’accident nucléaire de Fukushima (Japon) «commande une approche inclusive de la sécurité nucléaire, pour une prise en compte toute aussi importante des risques et menaces des catastrophes naturelles».

Par ailleurs, M. Yousfi a déclaré que le sommet de la Haye offrait l’opportunité d’évaluer la mise en £uvre des mesures convenues lors des deux premiers sommet tenus à Washington (2010) et Séoul (2012) et d’identifier les voies et moyens de consolider les avancées enregistrées en matière de sécurité nucléaire «qui engage la responsabilité première de l’Etat».Il a souligné que l’Algérie «est partie prenante de ce processus conçu pour être une réponse commune aux risques et menaces transfrontalières sur la sécurité et la stabilité des Etats que font peser les acteurs non étatiques, notamment les groupes terroristes».

Il a ajouté que la participation de l’Algérie aux initiatives engagées y compris au niveau des Nations Unies et de l’AIEA est une «contribution aux efforts visant le renforcement du cadre normatif et de la coopération internationale pour un niveau élevé de sûreté et de sécurité nucléaire».Par ailleurs, le Premier ministre par intérim a estimé «utile» que les mesures convenues pour le parachèvement de l’architecture de sécurité nucléaire «puissent englober les installations militaires, eu égard à leur impact sur la paix et la sécurité internationales, et ce d’autant qu’elles peuvent être vulnérables aux risques d’attaques terroristes et criminelles ou même de catastrophes naturelles».
Il a également plaidé pour l’»universalisation» des instruments juridiques internationaux, notamment le Traité de non-prolifération (TNP).

Des mesures prises par l’Algérie pour améliorer les plans nationaux de sécurité

Au plan national, le premier ministre par intérim a rappelé que l’Algérie «s’est dotée de mesures permettant des évaluations périodiques régulières pour tester et améliorer les plans nationaux de sécurité». Dans ce contexte, il a indiqué que le cadre réglementaire a été renforcé par des textes et  procédures, tenant en compte des instruments internationaux et des codes de l’AIEA, notamment la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et son amendement de 2005, la Convention sur la répression des actes de terrorisme nucléaire et l’adhésion à l’initiative globale de lutte contre le terrorisme.

«Un programme de travail de sécurisation des sources radioactives de haute activité a été engagé avec l’AIEA, tandis que le Plan intégré d’appui à la sécurité nucléaire est en voie de finalisation. De même qu’a été créé l’Institut algérien de génie nucléaire (IAGN), avec le concours de l’AIEA pour valoriser les compétences nationales dans les domaines de la sureté et sécurité nucléaire y compris radiologique», a-t-il encore rappelé. M. Yousfi a également indiqué que le Code pénal a été amendé pour criminaliser les actes malveillants visant les matières radioactives ainsi que les actes de terrorisme nucléaire.

Au plan régional, il a précisé qu’un centre pour la région africaine et arabe a été mis en place en février 2012 au titre des centres d’appui et de formation à la sécurité nucléaire du réseau de l’Agence, ajoutant que l’Algérie abrite aussi le secrétariat régional pour l’Afrique du nord des centres d’excellence sur les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques, initiés par l’Union européenne .

«L’Algérie se déclare prête à poursuivre ses efforts en matière de sureté et de sécurité nucléaire en veillant également au renforcement de la libre circulation des flux de connaissances scientifiques et techniques et au transfert des équipements et technologies indispensables au progrès et au développement socio-économique, dont nos pays ont besoin», a affirmé le Premier ministre par intérim.M. Yousfi  a conclu son intervention en déclarant que «rien ne saurait justifier une quelconque entrave au droit inaliénable à l’utilisation pacifique de l’atome, garanti par le TNP, dès lors que sont respectés les engagements en matière de non-prolifération».