Constantine 2015 : Entre appréciations, critiques et détachement

Publié par DK News le 16-04-2016, 20h15 | 66

Cœur battant du monde arabe, une année culturelle durant, la ville des Ponts vit les derniers moments de la manifestation culturelle «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».

A l’heure des dernières retouches de la cérémonie de clôture de cet événement culturel, la tension est montée encore d’un cran et les efforts s’intensifient pour «une clôture en beauté» à la hauteur de l’antique Cirta.

L’événement culturel a alimenté, une année durant, le quotidien des Constantinois, et le citoyen lambda s’attarde volontiers sur le sujet, parle et reparle, analyse et commente.

Constantine 2015, les Constantinois en parlent
Les Constantinois s’accordent à dire que l’année culturelle arabe avait été «une fête grandiose» qui a consacré la cité bimillénaire et lui a permis de renforcer son identité culturelle et son sceau de ville ouverte à la diversité.

«Il faut reconnaître que Constantine a eu une chance inouïe avec sa désignation pour l’organisation de cet événement, il faut reconnaître aussi que la ville a été choyée en matière d’équipements», souligne à l'APS Lilia, 47 ans, enseignante d'anglais, mais tout en critiquant la communication sur cet événement, «qui n’a pas arrangé les choses».

Elle explique qu'en tant que citoyenne, elle avait eu toutes les peines pour «dénicher» le programme de l’événement bien que l’apparition du journal de cet événement avec le programme bi-mensuel «a rectifié quelque peu le tir». Pour Zinou B., 28 ans,  commerçant de la ville d’Ain M’lila (Oum el Bouaghi), la manifestation était l’occasion pour lui et sa famille d’assister à beaucoup de soirées à la salle Ahmed Bey. «C’est un trajet de 30 mn en véhicule depuis Ain M’lila à la cité Zouaghi (lieu ou est implantée la salle de spectacles ndlr)».

Mais il pense que ‘‘le paquet n’a pas été suffisamment mis’’ pour inciter les Constantinois à assister aux différents programmes de cet événement.
«S'il y avait eu des navettes entre la station du tramway et la salle de spectacles ainsi que des bus desservant l’axe Zouaghi, cela aurait contribué à créer une certaine animation’’, soutient-il.

Leila N., 34 ans, orthopédiste, qui soutient que même si beaucoup d’efforts ont été déployés et des sommes colossales ont été dépensées pour cet événement culturel, il manquait, cependant, pour elle ‘‘le finish’’.

Elle l’explique par «le peu d’intérêt» accordé par les acteurs de la scène culturelle et les personnalités publiques à la manifestation.
«Les artistes dans tous les domaines, les membres des nombreuses associations ne se sont pas bousculés aux portes du Théâtre régional, à la salle de spectacles ou encore dans une salle de conférence», a-t-elle constaté.

Elle affirme toutefois avoir apprécié, en dehors des cérémonies officielles, voir un ministre assister incognito à des soirées malouf, et un autre venu encourager les troupes artistiques de la wilaya où il avait exercé, auparavant, comme cadre du secteur de la culture.