Tamazight : «L'heure est à l'élaboration de projets structurés et modernes pour promouvoir la langue amazighe»

Publié par DK News le 18-04-2016, 19h02 | 29

Le secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), Si-Hachemi Assad a souligné, hier, que l'heure était à l'élaboration de projets structurés et modernes pour promouvoir la langue amazighe, devenue langue nationale et officielle dans la dernière révision de la Constitution.

Le HCA «veille à amorcer une nouvelle étape suite à la promotion de tamazight en langue nationale et officielle dans la dernière révision de la Constitution, à travers une stratégie aux contours clairs», a déclaré M. Assad qui était invité du forum de la Radio nationale.

Depuis l'annonce de la constitutionnalisation de tamazight, «le HCA veille à élaborer un programme annuel adapté à cette mesure», a-t-il ajouté.M. Assad a souligné «la nécessité d'assurer un bon départ pour l'Académie citée dans la révision de la Constitution et lui garantir de bonnes conditions de travail».

Il a également mis l'accent sur l'importance de tamazight dans le renforcement de la cohésion nationale, estimant que «cette langue ne peut être attribuée à une région donnée».
Le HCA aspire à «promouvoir tamazight en Algérie, sans distinction ou exclusion, étant un des affluents du patrimoine partagé par le peuple algérien, tel que souligné par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika dans son message adressé à l'occasion de la célébration de la Journée du savoir», a-t-il souligné.

Concernant la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe dans les établissements scolaires à travers les différentes wilayas du pays, M. Assad a rappelé que «cette langue était enseignée dans 11 wilayas en 2014 et est actuellement enseignée dans 22 wilayas», ajoutant que ce nombre «passera à 32 wilayas lors de la prochaine rentrée scolaire en consacrant plus de 500 postes budgétaires».

Par ailleurs, M. Assad a rappelé que la langue amazighe avait été introduite dans l'université en 1990. Jusqu'à l'année courante «6.029 étudiants ont obtenu des licences en langue amazighe et 130 autres ont obtenu le Master et le Doctorat».

Le secrétaire général du HCA a souligné la nécessité de «renforcer le partenariat avec les différents départements ministériels pour la promotion de la langue amazighe», appelant «à la révision de certains textes de lois notamment la loi d'orientation sur l'Education nationale, laquelle ne prévoit dans sa mouture actuelle l'obligation de l'enseignement de la langue amazighe pour le cycle primaire».

Il a également appelé «à inclure Yennayer (jour de l'an amazigh) dans le calendrier des jours fériés nationaux et officiels, à travers la révision de la loi sur les jours fériés», incitant les différents départements ministériels «à œuvrer pour que l'Unesco classe Yennayer en tant que patrimoine mondial immatériel».

A une question sur la définition de l'alphabet à adopter pour l'écriture de la langue amazighe (latin, arabe ou tifinagh), M. Assad a affirmé que «cette question sera tranchée par l'Académie, qui sera créée prochainement».

Concernant la célébration du printemps berbère le 20 avril, il a précisé que son institution «a tracé un riche programme qui répond aux aspirations face aux défis actuels», annonçant l'inauguration d'un centre de documentation amazigh qui se veut «un espace destiné aux chercheurs, aux journalistes et aux spécialistes» de ce domaine.

Il a en outre annoncé l'organisation d'un séminaire international le 20 août prochain sur la figure historique amazighe Jugurtha.Par ailleurs, M. Assad a appelé les privés «à contribuer à la promotion de la langue amazighe», exhortant les journaux nationaux à «consacrer deux pages à la langue amazighe, au moins une fois par semaine».Il a salué l'initiative de l'agence Algérie Presse Service (APS) qui propose depuis 2015 des informations en langue amazighe parmi les langues disponibles sur son site internet.