Syrie : Pour Washington, les négociations de paix ne sont pas en échec mais en «pause»

Publié par DK News le 20-04-2016, 17h49 | 33

La diplomatie américaine a jugé mardi que les négociations de paix intersyriennes n'étaient pas en échec et se sont félicité d'une baisse de 70% des violences en Syrie, malgré le blocage des pourparlers à Genève et un massacre sur des marchés imputé au régime de Damas.

Les Etats-Unis et la Russie à l'origine de la cessation des hostilités en Syrie, en vigueur en principe depuis le 27 février, entre les forces armées du régime et celles des groupes d'opposition sont aussi les artisans de discussions indirectes sur une éventuelle transition politique péniblement amorcées à Genève entre Damas et des opposants, sous l'égide de l'ONU.

Mais cette opposition syrienne a annoncé lundi à l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qu'elle suspendait sa participation «formelle» à ces pourparlers, jugeant «inacceptable» de les poursuivre alors que Damas continue de «bombarder et d'affamer les civils».

Le département d'Etat a bien reconnu qu'il n'y avait «dorénavant plus de discussions actives» mais en soulignant que «les deux parties s'étaient entendues pour rester à Genève, faire une pause dans les discussions et (...) faire une sorte de point vendredi». «Personne n'a jamais pensé que cette semaine à Genève pourrait être l'aboutissement de tout le processus politique», a défendu le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby.

A ses yeux, Damas et l'opposition ont fait simplement «une pause» dans leurs négociations et sont «encore très loin du compte» pour conclure le moindre compromis politique.
Il a ajouté que le niveau de violence s'est «réduit de manière spectaculaire par rapport aux derniers mois». Si «la violence a baissé de 80% à 90%» lors de la trêve, «on est maintenant à 70%», a encore évalué John Kirby.

«Nous pensons que la cessation des hostilités est encore en vigueur, qu'elle continue en gros de tenir et qu'il est important de la maintenir en place», a conclu le responsable américain. Simultanément à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov jugeait lui aussi que les négociations de Genève n'étaient «pas gelées».