Paysage audiovisuel en France Remue-ménage à France Télévisions

Publié par Cherbal E.-M. le 22-04-2016, 18h45 | 33

La patronne du groupe audiovisuel public français France Télévisions, Delphine Ernotte,  nommée en août 2015, fait face à une sérieuse crise interne matérialisée par un  rejet de son directeur de l’information Michel Field, contesté par ses collègues. « Environ deux tiers des journalistes de France Télévisions ayant participé mardi au suffrage ont voté la motion de défiance lancée contre le directeur de l’information Michel Field, dont ils fustigent les méthodes », rapporte le site  www.leprogres.

Précisant qu’en réponse à  « la question: ‘’Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l’information de France Télévisions?’’, les journalistes de la TV publique ont répondu à 65% par la négative, mardi, lors du vote de la motion de défiance lancée à son égard. 18% l'ont soutenu et près de 17% ne se sont pas prononcés.» L’histoire des médias publics français est certes jalonnée d’épisodes similaires de motions de défiance et de rejets de responsables de l’information ou d’organes d’information. Comme dans  beaucoup de ces cas, Michel Field n’est pas contraint à la démission et a clairement fait savoir qu’il n’envisageait pas cette éventualité, mais reconnaît tout de même avoir fait quelques erreurs qui lui valent autant d’inimités. 

En réalité, le contexte actuel du groupe audiovisuel français est caractérisé par l’importance des défis auquels fait face le directeur de  l’information qui se retrouve ainsi fragilisé. « Michel Field, qui passe depuis quelques semaines au scanner – et au karcher- l’information de ‘’France Télés’’, maison où les têtes tombent comme dans un jeu de quilles, doit conduire un certain nombre de réformes et de projets importants», souligne http://blogs.lexpress.fr/media  qui finit par se demander :  « Delphine Ernotte peut-elle durablement s’appuyer sur un homme contesté à droite et ciblé à l’Elysée, où l’on pas digéré le fiasco de l’émission de jeudi dernier, Dialogues citoyens ? ».

Pour le rédacteur du site www.leprogres.fr,  «le mépris, la désinvolture et parfois la grossièreté affichés par le directeur de l’info», sont à l’origine du mouvement de contestation des sociétés des journalistes qui soulèvent également  «l’absence de réponses concrètes aux multiples interrogations suscitées par le projet de chaîne d’info publique» ainsi, ajoute le site que  «l’épineux dossier de fusion des rédactions de France 2 et France 3, repris par Michel Field ».

Prise de court par ce vote de défiance, la patronne de France Télévisions a apporté un soutien à son directeur de l’information en déclarant : « Je confirme Michel Field et la confiance que j’ai en lui pour mener les réformes au rythme prévu» selon lemonde.fr. Elle reconnaît néanmoins avoir mis du temps à prendre conscience de l’ampleur du malaise et, dans un élan d’apaisement, fait appel  à une figure connue de la maison, Alain de Chalvron, correspondant du groupe  à Pékin,  disposant d’une solide connaissance des rouages de la maison France Télévision, dont il a déjà eu à gérer la direction de la rédaction, auquel elle a demandé « de réaliser une mission rapide sur les relations de travail à l’information.

Et de nous proposer des solutions d’amélioration », lit-on sur lemonde.fr. Pour sa part, Michel Field est monté au créneau pour évoquer le sujet sur le plateau de Canal+, en usant d’un langage peu susceptible de ramener du calme ; "Comme disait Jacques Chirac, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre" a-t-dit sur ce plateau de télévision.