Au total, 175 pays ont signé vendredi au siège des Nations unies à New York l'accord de Paris sur le climat conclu en décembre, a indiqué l'organisation planitaire à l'issue de la cérémonie de signature.
Il s'agit d'un nombre record: jamais autant de pays n'avaient signé un accord international en une seule journée. Cet événement coïncidait avec la Journée de la Terre, a-t-on déclaré.
Parmi les signataires, 15 pays, pour la plupart des Etats insulaires dont Fidji, la Barbade, Belize, les Maldives, l'Ile Maurice et la Palestine ont d'ores et déjà ratifié ce texte qui vise à ralentir le réchauffement de la planète., L'accord n'entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d'au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, l'auront ratifié.
Lamamra : un évènement «incontestablement de portée historique»
La signature de l'accord sur le climat vendredi à New York par près de 170 pays, dont l'Algérie, est un événement «incontestablement de portée historique» qui devrait répondre aux priorités des pays en développement dans le domaine énergétique, a déclaré le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
«La signature de l'Accord de Paris sur le climat constitue un aboutissement et un point de départ. Cet événement est incontestablement de portée historique, couronnant tant d'effort déployés depuis le sommet de Rio», a déclaré M. Lamamra à l'APS en marge de la cérémonie de signature de l'accord qui a eu lieu vendredi au siège des Nations unies.
Après l'étape des ratifications, «l'accord de Paris sera exécutoire dans tous ses composantes y compris celles devant répondre aux priorités et besoins des pays en développement en matière de financement et de transfert de technologies tout particulièrement, ainsi que la promotion des sources nouvelles de l'énergie», a précisé M. Lamamra, qui a été chargé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de signer l'accord au nom de l'Algérie.
Cette signature marque, selon lui, le prolongement naturel «du rôle actif et créatif» que l'Algérie a joué tant dans le processus préparatoire que dans les négociations ayant abouti à l'adoption consensuelle de l’accord de Paris. Il a rappelé que l’Algérie a présenté une contribution fixant le niveau des efforts qu’elle s’est engagée à faire pour favoriser le succès du nouveau régime juridique du climat.
Il a noté que «cette contribution est susceptible de connaître des ajustements en fonction des apports extérieurs dont elle pourrait disposer».
«D'ores et déjà notre pays s’est fixé un objectif ambitieux quant à la part des sources nouvelles et renouvelables dans son mix énergétique dans les prochaines décennies, le potentiel de l’Algérie étant considérable à cet égard», a-t-il indiqué.
Le ministre a tenu à relever, par ailleurs, que cet accord est venu donner une consistance aux projections que la communauté internationale a retenues durant la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement.
Ainsi la coopération internationale pour le développement connaît «un début de réanimation et une certaine impulsion dans le cadre du multilatéralisme», a soutenu le ministre.
Il a ajouté que «l'Algérie qui a toujours joué un rôle pionnier pour une nouvelle restructuration des relations économiques et environnementales dans le monde, se réjouit de la signature de l’accord comme un jalon dans la quête d'un avenir meilleur pour toute l’humanité».
«Dans le respect des spécificités de l’économie nationale et des groupes d’appartenance et de solidarité de notre pays, telle que l'Afrique, cet instrument juridique a vocation à transformer fondamentalement les équations internationales», a estimé M. Lamamra. «Aujourd’hui l’Algérie veillera avec d’autres partenaires à ce que cet accord tienne toutes ses promesses», a-t-il dit.
Une stratégie cohérente
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a signé vendredi à New York au nom de l’Algérie l’accord de Paris sur le Changement climatique.
M. Lamamra, chargé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika de signer cet accord au nom de l’Algérie s’est joint vendredi à des dizaines de dirigeants venus du monde entier pour cette cérémonie qui a enregistré un record de participation des Etats jamais égalé jusqu'ici.
L’Accord, conclu décembre dernier dans la capitale française, lors de la COP21 après de rudes négociations, prévoit de maintenir la hausse de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius d'ici la fin du siècle.
L'Algérie s’est engagée à soutenir la communauté internationale dans ses efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES), en dépit du fait qu’elle participe depuis de longue date à l’atténuation des GES de par la prépondérance du gaz naturel qui est une énergie propre, dans son mix énergétique.
Elle devrait réduire ses émissions de 7% à l’horizon 2030 en utilisant des moyens nationaux à travers des actions visant à opérer une transition énergétique et une diversification économique, selon le projet de sa contribution révélée décembre dernier lors de la conférence de Paris sur le climat (Cop 21).
Sa contribution pourrait atteindre 22%, mais elle reste subordonnée à l’appui international en matière de financements extérieurs, de transfert technologique et de renforcement des capacités.
A noter que cet objectif est provisoire et sera actualisé en prenant en considération les résultats de cette conférence onusienne. L’actualisation tiendra compte également de l’évolution de la situation financière de l’Algérie au moment de la finalisation de la Contribution, peu avant l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris en 2020.
La Contribution finale portera sur des objectifs quantifiés d’atténuation des GES pour la période 2020-2030, qui seront mis en oeuvre avec la participation des différents acteurs concernés (représentants de la société civile, opérateurs économiques, les collectivités locales, la communauté scientifique).
La Contribution de l’Algérie pour freiner le réchauffement climatique couvre les trois gaz les plus importants en termes d’émission à savoir le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l’oxyde nitreux (N20).
L’Algérie mise également sur une stratégie cohérente pour atteindre cet objectif, s’étalant de 2020 à 2030 et ciblant particulièrement les secteurs de l’énergie, des forêts, de l’habitat, des transports, de l’industrie et des déchets.
La stratégie comprend un programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, qui vise la réduction de 9% de la consommation globale d’énergie à l’horizon 2030 et ambitionne de procéder à l’isolation thermique d’un important programme de logements, ainsi qu’à la conversion au GPL d’un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus.
Le programme prévoit aussi un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l’éolien, accompagné, à moyen terme, de la production de l’énergie à partir du solaire thermique, ainsi que de l’intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermique.Les objectifs de l’Algérie seront aussi réalisés dans le cadre de la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.