GuinéeEquatoriale : Les Equato-Guinéens élisent leur président

Publié par DK News le 24-04-2016, 15h45 | 21

Les bureaux de votes ont ouvert ce matin à 8 heures en Guinée équatoriale afin d'élire le nouveau président de la République.Les 332.040 électeurs inscrits sur les listes électorales de ce petit Etat pétrolier d'Afrique centrale ne se font aucune illusion quant à la réélection de président sortant Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979. Pour ce scrutin, M. Obiang Nguema, qui est à la tête d'une coalition de dix partis dont le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) au pouvoir, se mesure néanmoins à six candidats, inconnus, se réclamant d'une opposition muselée par le régime.

Les résultats sont attendus le 28 avril. il faut souligner qu'à la dernière présidentielle, en 2009, M. Obiang Nguema, doyen des chefs d'Etat africains par la longévité au pouvoir, avait obtenu 95,37% des suffrages.

Initialement prévu en novembre, le scrutin a été avancé au 24 avril par décret présidentiel, sans explication officielle. M. Obiang Nguema, 73 ans, est arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d'Etat, en renversant Francisco Macias Nguema à la tête du pays depuis l'indépendance de l'Espagne en 1968. Ce dernier avait précipité la Guinée dans la terreur, multipliant meurtres et exactions contre la population.

Le régime actuel est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa répression des opposants, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l'ampleur de la corruption.

Les adversaires d'un jour
En rangs dispersés, les candidats tels que Bonaventura Monsuy Asumu du Parti de la coalition sociale démocrate (PCSD), Carmelo Mba Bakale de l'Action populaire de Guinée équatoriale (APGE), Avelino Mocache Mehenga de l'Union duCentre Droit (UCD), ainsi que trois candidats indépendants, leurs partis n'ayant pas été légalisés: Agustin Masoko Abegue, Benedicto Obiang Mangue et Tomas Mba Monabang, n'ont aucune chance de contrer le président sortant. Sachant cela, le Front de l'opposition démocratique (FOD), coalition des principaux partis d'opposition, avait appelé le 23 mars à boycotter l'élection, en estimant que toutes les conditions étaient réunies pour des «fraudes».

Le FOD regroupe le principal parti d'opposition, Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) ainsi que l'Union populaire (UP), la Force démocratique républicaine (FDR) et le Mouvement pour l'autodétermination de l'île de Bioko.

«Le résultat est connu d'avance grâce aux multiples irrégularités et fraudes déjà préparées», avait affirmé avant le début de la campagne officielle Andres Esono, secrétaire général de la CPDS, seul parti d'opposition à disposer d'une représentation au Parlement avec un député et un sénateur, cité par l'AFP.Le chef de l'Etat sortant avait averti les Equato-Guinéens que ceux qui ne voteraient pas, pour lui, opteraient pour «le désordre».