Mouvement des intermittents du spectacle en France : La scène s’anime

Publié par Cherbal E-M le 27-04-2016, 12h23 | 39

A quelques jours des échéances définies pour un accord sur leur régime d’assurance chômage les  intermittents du spectacle occupent la scène en France et comptent peser de tout leur poids pour préserver leurs acquis et défendre leurs droits.

« Un intermittent du spectacle est en France un artiste ou technicien qui travaille par intermittence pour des entreprises du spectacle vivant, du cinéma, et de l'audiovisuel et qui bénéficie, suivant des critères de nombres d'heures travaillées, et après une cotisation supplémentaire appliquée uniquement à cette tranche socio-professionnelle, d'allocations chômages.

Il y avait 9 060 allocataires en 1984, 41 038 en 1991, et 106 000 en 2013 », peut-on lire sur le site de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, à propos de cette corporation qui a souvent fait parler d’elle, notamment en perturbant sérieusement les festivals de l’été 2014.

Au-delà d es occupations d’espaces culturels et d’autres formes de protestation, le débat de fond porte sur les négociations en cours pour définir le nouveau modèle de l’assurance chômage applicable aux intermittents.

D’après un cadre institutionnel mis en place en 1936, d’abord pour le cinéma puis pour les autres branches du spectacle, le intermittents sont couverts par un régime d’assurance chômage spécifique. « Pour bénéficier d’allocations chômage, il faut toutefois atteindre un certain seuil d’heures travaillées : cinq cent sept heures sur dix mois pour les techniciens, et sur dix mois et demi pour les artistes » rapporte le site lemonde.fr qui ajoute pour la  comparaison que, «pour les salariés du régime général, il faut avoir travaillé six cent dix heures sur vingt-huit mois ».

Le site explique ensuite que lorsqu’un intermittent  atteint son quota horaire, « l’indemnisation dure huit mois, alors que le régime général est basé sur un jour d’indemnisation par journée travaillée », ajoute-t-il.

Ce mode de couverture des intermittents semble avoir suscité beaucoup de commentaires du fait notamment de son coût ; « pour 1 euro de contribution, le régime des intermittents verse 4,10 euros d’allocations », note lemonde.fr qui évoque un déficit de l’Unedic, organisme social en charge de cette assurance,  « d’environ 950 millions d’euros en 2015, alors que la dette attendue de l’organisme pour cette année est de 30 milliards ».

 

A partir de 2014, les négociations ont permis de déboucher sur un plan d’économie qui comporte, notamment, souligne le site du quotidien français,  « une hausse des cotisations ; un plafonnement du cumul entre allocation et salaire ; et la mise en place d’un différé d’indemnisation entre travail et indemnisation ».

Le différé d’indemnisation avait alors suscité une grosse colère des intermittents qui ont fait entendre leur cause, au point de contraindre le premier ministre Manuel Valls à s’impliquer pour décréter la prise en charge, exceptionnelle, par le budget public ce différé pour un montant de 80 millions d’euros.

Les esprits se sont échauffés de nouveau au moment où se renégocie les termes de l’accord et notamment suite à une ‘’lettre de cadrage’’ du Medef, partie prenant du processus. Le mouvement des patrons exige  une économie de près de 185 millions d’euros et demandent la reconduction de l’effort du gouvernement sur les 80 millions d’euros.

La lettre est violemment critiquée par   la CGT-Spectacle et par la Fédération des entreprises du spectacle vivant (Fesac) qui estiment que l’effort demandé aux intermittent est disproportionné   par rapport à leur nombre, que l’Etat doit financer l’emploi plutôt que le chômage et que le Medef ne doit pas être à la table de négociations. La nouvelle ministre de la culture et de la communication Audrey Azoulay s’est invitée dans le débat pour dire que le lettre de cadrage est ‘’une provocation’’, sans plus.

 

Cherbal E-M