SaharaOccidental-Maroc : La CONASADH préoccupée par la dégradation de l'état de santé d'un prisonnier sahraoui au Maroc

Publié par le 03-05-2016, 16h08 | 29

La Commission sahraouie des droits de l'Homme (CONASADH) a exprimé sa profonde préoccupation face à la «grave dégradation» de l'état de santé du prisonnier politique et militant sahraoui des droits de l'homme, Abdelkhalek Merkhi, en grève illimitée de la faim depuis le premier avril dans la prison locale de Tiznit (Maroc).

La CONASADH a souligné, dans un communiqué relayé mardi par l'agence de presse sahraouie (SPS), que «l'état de santé du prisonnier sahraoui s’est sérieusement dégradé en raison de complications de sa grève de la faim», ajoutant qu'il «soufre d'évanouissement et de difficultés de pouvoir marcher ou bouger naturellement».

Elle a imputé aux autorités marocaines la responsabilité de la sûreté de la vie du prisonnier politique sahraoui, réaffirmant sa «solidarité avec lui et ses demandes légitimes qui se conforment aux exigences et conventions internationales pertinentes.

La commission a appelé «toutes les organisations internationales des droits de l'homme et humanitaires et les personnes éprises de la liberté à exercer des pressions sur le Maroc pour sauver la vie du prisonnier politique sahraoui et à £uvrer pour répondre à ses demandes légitimes».

La Commission sahraouie a également condamné les plaintes «injustes» et «dangereuses» présentées par les autorités judiciaires marocaines contre le militant sahraoui et les prisonniers sahraouis qui réclament le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
L'organisation sahraouie a appelé l'ONU à créer un mécanisme indépendant pour surveiller et rapporter la situation des droits de l'homme et poursuivre les responsables marocains accusés de violations graves commises contre les civils sahraouis.

Le militant sahraoui, Abdelkhalek Merkhi a été arrêté par les autorités marocaines pour sa participation à plusieurs manifestations pacifiques réclamant le droit de l'autodétermination et l'indépendance du peuple sahraoui et son soutien aux victimes de violations des droits de l'homme commises par le Maroc.

Londres appelle à une solution politique qui prévoit l’autodétermination
Londres s’est félicité de l’adoption, vendredi dernier, de la résolution 2285 par le Conseil de sécurité de l’ONU, et a appelé à une solution politique «durable et mutuellement acceptable» pour le Sahara occidental, qui prévoit l'autodétermination du peuple sahraoui.

Dans sa déclaration lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), publiée mardi par le ministère britannique des affaires étrangères, l'Ambassadeur de la mission britannique à l’ONU, Matthew Rycroft, a plaidé pour «une solution politique durable et mutuellement acceptable pour le Sahara occidental, qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental».

Il a souligné que Londres appui la position de l’ONU, à cet égard, affirmant que «la position du Royaume-Uni sur cette question reste la même : le processus des Nations Unies continuera d'avoir notre plein appui».

M. Rycroft a également exhorté toutes les parties à participer de manière constructive à mettre en £uvre le processus de l'ONU, afin de trouver ensemble une solution et régler la question du Sahara occidental «une fois pour toutes».

«Il y va, a-t-il dit, non seulement de la situation des réfugiés du Sahara occidental qui continuent à souffrir de ce conflit prolongé, mais aussi de la sécurité et la prospérité économique de tous les pays et tous les peuples de la région du Maghreb». L’ambassadeur britannique a par ailleurs insisté sur l’importance du rétablissement des pleines fonctions de la MINURSO.

Il a souligné que la résolution 2285 adoptée par le Conseil de sécurité, comprend des éléments importants, notamment, l’urgente nécessité de rétablir toutes les fonctions de la MINURSO, estimant que la composante civile de la mission onusienne est «vitale et essentielle à la stabilité du Sahara occidental».

Faisant allusion au départ des membres civils de la mission à la demande du Maroc, suite à la visite du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, au dans la région et sa déclaration sur l’occupation marocaine, M. Rycroft a relevé que «les événements récents» ont rendu la MINURSO «incapable» de remplir son mandat au cours des six dernières semaines.

Il a également affirmé que le Conseil de sécurité a la responsabilité de protéger l'intégrité de ses missions de maintien de la paix et de préserver leur capacité à mettre en £uvre leurs mandats. La MINURSO ne déroge pas à cette règle, a-t-il dit.L’ambassadeur britannique a, d’autre part, exhorté le Maroc à «coopérer avec l'ONU à même de permettre le retour effectif et total de la MINURSO».

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, vendredi, la résolution 2285 (2016) par laquelle il proroge jusqu'au 30 avril 2017 le mandat de la MINURSO. la résolution repose sur les fondamentaux de l’ONU relatives à cette question, notamment qu’il s’agit d’une question de décolonisation d’un territoire non-autonome et que l'ONU a la responsabilité de sa décolonisation.Elle reconnaît également au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, identifie les parties en conflit qui sont le Maroc et le Front Polisario et les appelle à la négociation.