Le ministre de la Communication, Hamid Grine : «Le projet portant amendement de la loi sur l'information est prêt»

Publié par DK News le 03-05-2016, 19h04 | 57

Le projet de loi portant amendement des dispositions de la loi sur l'information «est prêt» et a été transmis au Secrétariat général du Gouvernement, a annoncé mardi à Alger, le ministre de la Communication, Hamid Grine.

Le projet de loi portant amendement des dispositions de la loi sur l'information, en adaptation à la Constitution révisée, «est prêt et a été transmis au Secrétariat général du Gouvernement (SGG)», a déclaré le ministre, soulignant que l'un des amendements propose la suppression de l'Autorité de régulation de la presse écrite, en raison de son «inutilité». Intervenant au forum d'El-Moudjahid, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, M. Grine a abordé les «avancées» enregistrées en matière de liberté d'expression, réitérant son engagement à oeuvrer pour la professionnalisation du métier de journaliste et à améliorer ses conditions socioprofessionnelles.

Interpellé précisément sur la précarité qui caractérise notamment des titres relevant du secteur privé, il a annoncé son intention de revaloriser les pensions de retraite des journalistes y exerçant, en concertation avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.
«C'est une question qui relève aussi de ce département et je ne pense pas qu'il y sera insensible», a-t-il poursuivi, souhaitant l'établissement d'une liste de journalistes retraités n'ayant pas une «pension digne».

S'agissant toujours des salaires attribués dans certains organes privés, l'hôte du forum a explicité qu'il ne pouvait «intervenir» que dans les cas ou ces salaires sont inférieurs au Salaire national minimum garanti (SNMG). Abordant le dossier des chaînes de télévision privées, M. Grine les a qualifiées de «pirates», précisant que pour celles disposant de bureaux à Alger, il s'agit d'«une accréditation provisoire».

Il appartiendra à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) de se prononcer ultérieurement sur le sort de ces chaînes, y compris sur l'origine de l'argent les finançant, a-t-il souligné, en réponse à une question sur l'intrusion de «l'argent sale» dans le secteur audiovisuel, promettant une «décantation» dans ces médias. Interrogé sur l'apport des supports audiovisuels dans le paysage médiatique actuel, M. Grine a estimé qu'ils apportent «une richesse» et de «l'oxygène», relevant qu'il «y a chaînes qui font du bon travail et d'autres moins».

«Je dirai que j'ai un regard positif», a-t-il tranché à ce propos, rappelant que la nomination des membres de l'ARAV «relève des prérogatives du président de la République». Insistant sur l'obligation pour le journaliste de ne rapporter que «la réalité» des faits, M. Grine a estimé que celui-ci est sujet à des «risques par le fait des éditeurs et non pas par le fait de l'Etat», allusion à ce qu'il a qualifié à nouveau de «néo-esclavagisme», s'agissant du non respect par certains patrons de presse des droits de leurs personnels.

«Nous n'avons pas la même conception de la presse avec les éditeurs», a-t-il déploré, rappelant la nécessité de se conformer à ce qu'il appelle le «cercle vertueux», à savoir l'obligation de vertu chez l'annonceur, le journal et le journaliste.

Après son passage au forum d'El-Moudjahid, M. Grine a procédé à l'inauguration de la nouvelle version du portail électronique de «Sud-Horizons», dédié aux régions du sud du pays et relevant du quotidien gouvernemental Horizons.

M. Grine se recueille à la mémoire des journalistes algériens assassinés par le terrorisme

Le ministre de la Communication, Hamid Grine, s'est recueilli mardi à la place de la Liberté de la presse, rue Hassiba Benbouali (Alger), à la mémoire des journalistes algériens assassinés par le terrorisme durant la décennie noire. Accompagné par des autorités locales de la wilaya d'Alger et des responsables de médias,

le ministre a déposé une gerbe de fleurs et récité la Fatiha du Saint Coran à la mémoire de ces journalistes, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Dans une déclaration à la presse à cette occasion, M. Grine a fait remarquer que pour cette année, «la célébration de la Journée internationale de la presse coïncide avec la révision de la Constitution qui a consacré la liberté d'expression». «En Algérie, aujourd'hui, la liberté d'expression existe et elle est totale et le pays a intégré maintenant le rang des nations où la liberté d'expression est totale», a-t-il relevé.

Le ministre a saisi cette opportunité pour adresser un message aux journalistes les exhortant à «être à la hauteur de cette liberté d'expression», jugeant que «cette liberté d'expression ne veut pas dire la liberté de diffamer ou d'insulter». Il a plaidé, dans ce sens, pour «le respect de l'éthique et de la déontologie du métier», des principes sur lesquels le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, «a insisté dans son message à l'occasion de la célébration de cette Journée internationale», a-t-il souligné.

A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse « L'Algérie a réalisé de grandes avancées en matière de liberté d'expression »

L'Algérie a réalisé de "grandes avancées" en matière de liberté d'expression, où la presse jouit d'une "liberté totale", a déclaré mardi à Alger, le ministre de la Communication, Hamid Grine.
Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, M. Grine a mis en avant le fait que l'Algérie soit "l'un des pays les plus avancés" en matière de liberté d'expression et de la presse, comparativement à de nombreux pays.

Le ministre a relevé que la presse algérienne "est l'une des plus libres" où certains journaux se permettent de "s'attaquer gratuitement au gouvernement sans être poursuivis en justice". "Les journalistes peuvent écrire n'importe quoi sans être soumis à la prison, ce qui est une très grande avancée", a-t-il dit, rejetant "tout rétrécissement dont parlent que certains médias". Il a critiqué, dans ce cadre, des journaux "qui se sont formés en groupes de pression (...) et qui veulent bafouer les lois de la République", leur reprochant notamment, leur "vision défaitiste" des choses.

"Quoiqu'on fasse de positif, il y a toujours un regard négatif parce que tout est noir en Algérie selon ces journaux", a-t-il dit, appelant à ne pas outrepasser les limites de la conscience et de l'éthique, et à ne pas verser dans l'insulte et l'injure. Concernant le champ audiovisuel, M. Grine a déclaré que l'Algérie est dans une ouverture "totale et absolue", et cela, a-t-il relevé, du fait d'une sorte "de tolérance et de sagesse" de l'Etat.

Mais cette situation devra "bientôt prendre fin", a-t-il fait savoir, précisant que seules les chaînes "dûment accréditées continueront d'exister". Il a expliqué, à cet égard, que "parmi les 45 chaînes off-shore existantes, seulement cinq émettent de manière légale".

M. Grine a indiqué, d'autre part, qu'en attendant la réactivation de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, à travers l'installation de son président et de son bureau, "c'est le ministère de la Communication qui décide".

Affaire du rachat du groupe El Khabar
Interrogé sur l'affaire dite "El-Khabar", il a répondu qu'"en tant que ministre je suis tenu à respecter les lois de la République", soulignant que "c'est à la justice de décider"."Cette transaction n'est pas conforme à la loi, mais si la justice en décide autrement, je me plierai à sa décision", a-t-il indiqué. Par ailleurs, concernant la loi sur la publicité, qui est au niveau du Parlement, le ministre a précisé qu'il s'agit d'une loi qui doit "réguler et veiller au respect de l'éthique et de la déontologie", en évoquant notamment les agences de communication.

"Sur les 4.000 qui existent, seule une cinquantaine est vraiment professionnelle", a-t-il affirmé. Sur un autre registre, M. Grine a estimé que l'Autorité de régulation de la presse écrite "n'a pas d'utilité et nous pensons à l'amender", a-t-il dit, rappelant qu'"en revanche le Conseil d'éthique et de déontologie est nécessaire". Il a déclaré, à ce propos, que "les élections auront lieu très bientôt pour la Commission permanente de délivrance de la carte professionnel du journaliste et du Conseil d'éthique et de déontologie".