USA : L'infestation "encre des chênes rouges" touchant de nombreuses espèces forestières n'est pas maîtrisée

Publié par DK News le 04-05-2016, 14h29 | 48

La mort subite du chêne en Californie, une maladie provoquée par un champignon détectée pour la première fois en 1995 près de San Francisco et qui a déjà détruit des millions d'arbres, est hors de contrôle, ont déterminé des scientifiques.

Cette infestation, également appelée «encre des chênes rouges», touche aussi plus d'une centaine d'espèces d'arbres et d'arbustes, présentant un risque important pour la biodiversité de nombreux écosystèmes.

La mort d'un grand nombre d'arbres accroît le risque d'incendie en Californie, un Etat de l'ouest des Etats-Unis frappé par une longue sécheresse, pointent ces chercheurs dont les travaux sont publiés lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

Utilisant un modèle mathématique, ces scientifiques de l'Université de Cambridge au Royaume-Uni, ont conclu qu'il était à ce stade impossible d'arrêter voire de ralentir cette épidémie de Phytophthora ramorum, le champignon responsable de cette hécatombe qui s'étend jusque dans le sud de l'Etat d'Oregon (nord-ouest).

Traiter les chênes atteints avec des substances chimiques n'est pas faisable ou pas économique étant donné l'ampleur de l'infestation.

La seule option pour contrôler l'épidémie serait d'abattre tous les arbres infestés et tous ceux qui sont à proximité mais qui ne présentent pas encore de symptômes, ce qui n'est pas non plus faisable à cette échelle.

«En comparant avec ce modèle mathématique l'efficacité des différentes stratégies potentielles, on peut voir où et comment commencer à abattre des arbres pour tenter de contrôler la maladie sur de vastes étendues», explique Nik Cunniffe, un botaniste de l'Université de Cambridge, l'un des principaux auteurs de ces travaux.

«Mais même si on dépensait d'énormes montants d'argent pour arrêter l'épidémie en commençant aujourd'hui, notre modèle indique qu'elle ne peut pas être contrôlée», ajoute le scientifique. D'après lui, cette étude «est la  première à montrer comment faire face à une épidémie de cette ampleur affectant la forêt».

Il aurait été possible d'empêcher la maladie de se propager en Californie en commençant à agir dès 2002, selon ces scientifiques. Mais avant cette date ce champignon pathogène n'était pas assez connu pour s'y attaquer.

La modélisation suggère également de nouvelles stratégies pour combattre plus efficacement de futures épidémies. Le Phytophthora ramorum est un champignon phytopathogène proche du mildiou de la pomme de terre, qui s'attaque à de nombreuses espèces de plantes de pépinière.

En 2002, une autre souche de ce phytopathogène a fait son apparition dans le sud-ouest de l'Angleterre, touchant des arbustes -mais pas les chênes car leurs espèces anglaises n'y sont pas vulnérables. En 2009, cette même souche a commencé à détruire des mélèzes, une importante essence forestière, à partir du Royaume-Uni.