Massacres DU 8 mai 1945 : 71 années, insuffisantes pour oublier : les sacrifices de milliers d'Algériens

Publié par DK News le 08-05-2016, 19h35 | 218

Soixante-et-onze années se sont écoulées après les massacres du 8 Mai 1945 faisant des milliers de victimes parmi les Algériens, et les «générations montantes ne sont pas prêtes à oublier le dévouement de ceux qui s'étaient sacrifiés pour la patrie», ont souligné hier à Alger des moudjahidine et fils de chouhada.

S'exprimant en marge des festivités officielles commémorant le 71e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 ayant fait plus de 45.000 chahids, le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Abdelmalek Mahyouz a estimé que cette occasion permettait de revenir sur un pan de la mémoire collective du peuple algérien.
Il a souligné, par la même, l'impératif de baptiser à nouveau les structures des noms des 2.287 chahids algérois tombés au champs d'honneur durant la guerre de libération et dont les noms restent méconnus.

Les 10.000 moudjahidine adhérents à l'ONM demeurent attachés à la revendication appelant à ce que la France présente «des excuses officielles» pour les actes barbares qu'elle a commis lors de la colonisation de l'Algérie, a-t-il dit. Par ailleurs, M. Djameleddine Brimi, secrétaire général de la Wilaya d'Alger a affirmé que la commémoration des massacres du 8 mai constituait «un devoir», vu le nombre de martyrs qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie et son peuple vivent en toute liberté et indépendance. Des cérémonies de recueillement à la mémoire des martyrs ont été organisées à Alger Centre où une gerbe de fleurs a été déposée à la Place de la résistance ainsi qu'au niveau du cimetière des martyrs à la commune des Eucalyptus.

Dans le cadre des manifestations commémorant le 8 Mai 1945, plusieurs structures et espaces publics ont été baptisés des noms de chouhada dont le jardin
d'El-Madania, baptisé  du nom du chahid Mohamed Gourmi et la bibliothèque municipale
baptisée du nom du chahid Ameur Ben Yaaqoub, outre l'organisation,
au niveau de la même commune, d'une cérémonie de recueillement devant la stèle commémorative du Groupe historique des 22.

Les massacres du 8 Mai 1945 ont constitué le «véritable printemps arabe» de l’Algérie

Les massacres du 8 Mai 1945 ont constitué le «véritable printemps arabe» de l’Algérie, a affirmé samedi à Alger, l’historien Mohamed Lahcen Zeghidi, déplorant que la France demeure la seule puissance coloniale qui n'a pas présenté encore d'excuses pour ses crimes.

«Les massacres du 8 Mai 1945 ont constitué le véritable +printemps arabe+ de l’Algérie durant lequel les Algériens avaient exprimé que ce qui leur a été confisqué par la force ne peut leur être rendu que par le même procédé», a soutenu le professeur en histoire à l’université d’Alger 2.
Intervenant lors du forum de la Sûreté nationale consacré à cet évènement historique, M. Zeghidi a appelé à la considération de la forte symbolique et des messages que porte cette «halte» du parcours de libération nationale.

«C’est d’une guerre génocidaire ciblant les symboles du drapeau national qu’il s’est réellement agi. La France avait compris, dès 1944, que la seule alternative qui s’offrait à elle pour ne pas quitter l’Algérie était de mener la politique de la terre brûlée et l’extermination de l’individu arabe», a-t-il poursuivi, faisant rappeler qu’en l’espace de quinze jours, plus de 3.000 Algériens avaient été brutalement tués.
En dépit de ce lourd tribut humain, la France demeure «le seul empire colonial à ne pas s’être excusé», a-t-il déploré, rappelant que même la première puissance du monde, les Etats-Unis d’Amérique en l’occurrence, l’a fait pour ses deux explosions nucléaires au Japon, notant que les essais nucléaires effectués en Algérie par la France ont été au nombre de 17.

Soixante-et-onze ans après les massacres du 8 Mai 1945, ces crimes doivent être appréhendés comme étant une «halte historique ayant donné naissance à celle du 1er Novembre 1954 puis à l’indépendance de l’Algérie», a ajouté l’historien, soulignant que ces événements tragiques ont permis «l’élaboration d’une histoire nouvelle pour les Algériens, faite de sacrifices».

Conviant les jeunes générations à puiser les enseignements de ces faits, il a estimé que «l’avenir de l’Algérie se construit à partir de son histoire, de son passé et de ses sacrifices», notant la nécessité de «préserver le pays des dangers extérieurs et des ennemis».
L’hôte du forum a tenu à saisir cette tribune pour «saluer» et rendre hommage aux éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) pour leur mobilisation continue afin de «nettoyer» le territoire national des conséquences de l’occupation française, à savoir, les mines anti-personnel plantées par l’armée coloniale, au nombre de 15 millions, dont 9 millions détruites depuis l’indépendance.

Tizi-Ouzou : Un défilé de la famille révolutionnaire et des autorités locales pour commémorer le 8 Mai 1945
La commémoration des événements du 8 Mai 1945 a été marquée, hier dans la wilaya de Tizi-Ouzou, par l'organisation d'un défilé de la famille révolutionnaire et des autorités locales, dont le wali Brahim Merad.

Les participants à cette procession, initiée par la wilaya en collaboration avec les organisations de la famille révolutionnaire, se sont déplacés de la cité administrative vers le cimetière des martyrs à Mdouha, sous des chants patriotiques populaires interprétés par des femmes.
Arrivés au cimetière de Mdouha, les marcheurs se sont recueillis à la mémoire des martyrs qui sont tombés au champ d’honneur pour libérer l’Algérie du joug colonial.

La commémoration des massacres commis par la France coloniale contre le peuple algérien qui revendiquait pacifiquement le recouvrement de sa souveraineté, le 8 mai 194, ayant fait  45000 morts principalement à Sétif, Guelma et Kherrata, a été également marquée, par l’inauguration d’une salle de sport au stade premier novembre de Tizi-Ouzou.

Une cérémonie à l'honneur de 24 retraités de la direction de l’administration locale (DAL) et de 10 éléments de la garde communale qui ont bénéficié de la retraite proportionnelle.
Le wali a saisi l'occasion pour rendre hommage aux gardes communaux qui «ont joué, durant la décennie noire, un rôle important dans la lutte contre le terrorisme et pour la préservation de la souveraineté nationale, aux côtés de l'Armée nationale populaire (ANP) et des autres corps de sécurité».
APS

FFS : Les massacres du 8 Mai 1945 doivent «rester à jamais» imprimés dans la mémoire des Algériens

Le Front des forces socialistes (FFS) a appelé hier à ce que les massacres du 8 mai 1945 restent «à jamais imprimés» dans la mémoire des Algériens comme le «moment fondateur» de l'éveil des consciences face aux mensonges des discours colonialistes français.

«Le 8 Mai 1945 restera et doit rester à jamais imprimé dans la mémoire des Algériens comme le moment fondateur de l'éveil des consciences face aux mensonges des discours colonialistes», a souligné le FFS dans un communiqué, à l'occasion de la commémoration du 71e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, dans lequel il a rendu hommage aux martyrs du peuple algérien.

Cette date doit rappeler «la duplicité colonialiste, qui peut danser, à Paris et dans les colonies pour célébrer la liberté et au même moment, massacrer par dizaines de milliers, à Sétif,  Guelma et Kherata, les Algériens qui manifestaient pour la liberté», a-t-il rappelé.

Le FFS a plaidé à ce que «le sacrifice de la génération du 8 Mai 1945 appelle et impose à chaque génération d'Algériens un serment à la hauteur de ce don», appelant au «rétablissement du cours de l'Histoire et à la poursuite de la lutte pour la liberté et la souveraineté nationale et populaire dans le cadre de l'Etat de droit algérien démocratique et social».
«En ces moment très difficiles que traverse notre pays, nous nous interdisons toute régression vis à vis des avancées qui sont attestées par notre Histoire», ajoute le communiqué.