Guinée : Décès en détention provisoire d'un manifestant de l'UFDG

Publié par DK News le 11-05-2016, 16h05 | 31

Un des vingt militants de l'opposition en Guinée arrêtés et inculpés en février dans le cadre d'une enquête sur la mort par balle d'un journaliste est décédé mardi en détention.Mamadou Saïdou Bah, qui était un des volontaires assurant le maintien de l'ordre au sein de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) lors de manifestations, est décédé après avoir été évacué à l'hôpital avec trois codétenus, selon les avocats.

Un avocat de la famille, Me Alsény Diallo, a expliqué avoir été sollicité la semaine dernière pour des besoins d'une évacuation sanitaire de quatre des prévenus, dont M. Bah, écroués à la prison civile de Conakry, parce qu'ils étaient «tous malades».

«Je me suis rendu sur les lieux et effectivement, ils étaient tous malades», a ajouté Me Diallo, disant avoir déposé «une demande de mise en liberté provisoire, qui a été rejetée», mais avoir obtenu une «ordonnance d'hospitalisation que j'ai fait exécuter vendredi dernier».

«Malheureusement, ce (mardi) matin, j'ai été appelé par l'un d'eux qui m'a dit que leur camarade Saïdou est mort à 04H00 (locales et GMT)», a-t-il poursuivi.Lors d'une conférence de presse mardi soir, le procureur de la République, Sydy Souleymane Ndiaye, a déclaré que Mamadou Saïdou Bah «souffrait de douleurs cervicales, de céphalée intense et de fièvre persistante».

«Le personnel médical a mis en oeuvre une importante assistance en vue d'améliorer son état de santé. Malgré tous les efforts déployés, Mamadou Saïdou Bah est décédé ce jour, 10 mai 2016, à 04H00, à la suite des affections» évoqués, a ajouté M. Ndiaye, en présence du ministre de la Justice qui ne s'est pas exprimé.

Mamadou Saïdou Bah et les 19 autres militants de l'UFDG ont été inculpés en février d'«assassinat ou complicité d'assassinat, coups et blessures  volontaires et non-assistance à personne en danger», d'après les avocats de l'UFDG. Ils avaient été entendus à plusieurs reprises dans le cadre de l'enquête sur la mort du journaliste El Hadj Mohamed Diallo avant d'être placés en garde à vue. Le journaliste avait perdu la vie à la suite de blessures par balle infligées dans des heurts le 5 février entre la garde civile de l'UFDG et des partisans d'Amadou Oury Bah, exclu de la formation dont il était le vice-président.