Selon des scientifiques : Le réchauffement réduit la taille et la morphologie d'oiseaux

Publié par DK News le 13-05-2016, 16h03 | 63

Le réchauffement dans l'Arctique a provoqué ces trente dernières années une réduction de la taille et la morphologie d'oiseaux migrateurs qui se reproduisent dans le nord de la Russie et passent l'hiver en Afrique, selon une équipe internationale de scientifiques, dont les travaux ont été publiés jeudi  dans la revue américaine Science.

«Nous avons observé que les jeunes bécasseaux maubèche que nous capturions le long de la côte baltique en route vers l'Afrique étaient de plus petite taille après des étés chauds dans l'Arctique», expliquent ces chercheurs.

Les oisillons des bécasseaux maubèche (calidris canutus) qui naissent dans la péninsule de Taïmyr sur la côte nord de la Sibérie centrale où le réchauffement du climat s'accélère, atteignent de plus petite taille avant le début de leur migration vers l'Afrique de l'ouest parce qu'ils naissent trop tard et ratent la période où les populations de moustiques, leur nourriture de choix, sont les plus nombreuses, expliquent-ils.

Une analyse des images satellite de la péninsule de Taïmyr depuis trente ans montrent que la neige dans les lieux où ces oiseaux se reproduisent fond de plus en plus tôt avec la montée des températures, au rythme d'un demi jour par an, soit actuellement plus de deux semaines plus tôt qu'il y a trois décennies.

La disparition de la couche neigeuse marque le début du maximum de la saison des moustiques dans l'Arctique qui est la principale source de nutrition de ces oisillons avant de partir pour entamer leur longue migration vers la côte de l'Afrique de l'ouest.

Quand ils arrivent dans leur habitat hivernal sur la côte de Mauritanie après avoir parcouru 5.000 km, ces oiseaux sont de nouveau pénalisés car la longueur de leur bec plus petit, est insuffisante pour atteindre leur nourriture de choix, des mollusques bivalves enterrés dans les sédiments. Ils sont donc contraints de se nourrir d'aliments nettement moins nutritifs et le plus souvent dépérissent.
Les résultats de cette étude confortent l'hypothèse selon laquelle le corps des animaux se réduisent parce que le changement climatique perturbe leurs capacités à consommer suffisamment de la nourriture adaptée à leurs besoins au bon moment, entraînant une malnutrition.