D’El Eulma (Sétif), Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture : « Libérer le secteur du cinéma de la bureaucratie.. »

Publié par Azzedine Tiouri le 13-05-2016, 19h25 | 97

Après une éclipse de six années d’absence de la scène culturelle, les Journées littéraires chères à la ville d’El Eulma et à la wilaya de Sétif sont de retour à la grande joie des adeptes de cette manifestation. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi  qui a procédé à leur ouverture et en même temps à l’inauguration du théâtre régional n’a pas caché
sa satisfaction devant une telle décision qui ne fera que relancer les activités culturelles
et théâtrales dans une ville où le commerce avec son marché de Dubaï reste prédominant.

C’est dans un théatre flambant neuf entièrement métamorphosé et restauré que le ministre de la Culture a assisté à une matinée récréative pleine d’émotion, de souvenirs et de reconnaissance avec notamment l’interprétation de la pièce théâtrale intitulée «Kanou Houna, Kanou Maàna’’ (Ils étaient là, ils étaient avec nous) rendant un vibrant hommage à des comédiens de renom disparus lors de la décennie noire ( Voir DK News du mercredi 11 mai 2016).
A l’issue de cette manifestation culturelle qui a eu un vif succès, nous avons approché l’hôte d’El Eulma pour quelques questions relatives au secteur…

DK News: Un mot, M. le ministre sur cet évènement culturel ?
Azzedine Mihoubi : L’ouverture était sans aucun doute très réussie et diversifiée, ce qui a certainement été du goût de tous. Même la partie honorifique où des personnes ont été honorées était aussi de haut niveau, parmi elles, celle du défunt poète Seghir Ouled Ahmed de Tunisie en présence de sa famille, un signe évident des relations étroites existantes entre l’Algérie et la Tunisie et celles des géants culturels tels que le cinéaste Ahmed Rachedi, la poétesse Oum Sihem, le chercheur et journaliste Achour Cheurfi, ainsi que Bakhti Benouada. Ce sont des signes de reconnaissance et de fidélité à ceux qui ont contribué efficacement sur la scène culturelle, de la communication et artistique. J’encourage ces journées littéraires d’El Eulma et nous serons fidèles pour leur continuité encore plus pour donner un essor culturel complémentaire dans la wilaya de Sétif.

 Passons au cinéma. Où en est-on avec le projet de récupération des salles de cinéma?
 Il y a actuellement une commission qui étudie cette question. Ce projet ne concerne pas uniquement les salles de cinéma mais aussi des investissements dans les studios, les postproductions, et tout ce qui est lié au cinéma. C’est un dossier important et ne concerne pas uniquement les salles qui en sont une partie. Il y a une commission composée de professionnels, d’experts et de spécialistes qui ont présenté certaines possibilités, dont la première est la révision des textes réglementant et régissant  la gestion de ce secteur du cinéma. Il faut noter que les actuelles lois ne sont pas adaptées à l’actualité pour nous permettre de sortir du marasme actuel, c'est-à-dire libérer le secteur de la bureaucratie qui l’étouffe. Ce qui certainement encouragera les investisseurs dans ce domaine pour venir en Algérie et présenter leur film. Il y a certains qui ont déposé des dossiers dans ce domaine. Reste le problème des salles dont un grand nombre est sous la tutelle des communes dont certaines se sont désistées au profit du ministère de la Culture et d’autres ne l’ont pas fait encore et ne pourront pas les gérer. Le nouveau code du cinéma de 2016 met ces salles sous la tutelle du ministère de la Culture et lors du Conseil du gouvernement présidé par le Premier ministre, il y a une motion obligeant les assemblées communales de mettre ces salles de cinéma sous la tutelle  du ministère de la Culturel. Il y a aussi quelques affaires administratives  qu’on est en train de régler.

  Qu’en est-il des anciens organismes du cinéma? Les reprendrez-vous ?
 Ce n’est pas une obligation. Nous avions quatre organismes du cinéma et maintenant nous en avons deux pour la protection du cinéma qui est le CNCA et le CADC qui s’occupe de la production cinématographique. Un centre qui est chargé de la production et un autre pour la protection.

  Une question relative à la dénomination du théâtre, pour quand ?
On a déjà désigné un directeur pour ce théâtre dont vous connaîtrez le nom très prochainement. Ce directeur est une grande figure du domaine et possède une grande expérience dans le théâtre et c’est un comédien qui a réussi. Il va certainement présenter de nouvelles choses et donnera à cette structure un nouveau souffle et participera d’une manière active au mouvement théâtral national.