Le chemin parcouru par l'Algérie et la France est «saisissant»

Publié par DKNews le 23-05-2016, 19h33 | 50

Le chemin parcouru par l'Algérie et la France est «saisissant», a affirmé lundi à Alger, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, soulignant que c'est au plan sécuritaire où le partenariat bilatéral est «le plus spectaculaire, le plus concret et le plus opérationnel».

«Je peux dire que le chemin parcouru entre nos deux pays est saisissant, en témoigne, le dernier Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) d'avril dernier qui avait permis de faire un bilan et de dégager une feuille de route très ambitieuse», a-t-il déclaré.

Le diplomate français intervenait lors d'une rencontre organisée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), à l'occasion d'un voyage d'étude en Algérie d'une délégation de l'Institut national français des hautes études de sécurité et de justice.

Il a relevé que plus de 30 accords avaient été signés en avril dernier lors de la tenue du CIHN, ayant trait notamment à la sécurité et à la justice, ajoutant que ces derniers avaient pris «toutes leurs part dans cet essor incroyable dans les relations bilatérales».

«Dans le domaine de la sécurité, c'est plusieurs centaines d'actions par an que nous conduisons avec vous. C'est l'un des secteurs où notre partenariat est le plus spectaculaire, le plus concret et le plus opérationnel», a-t-il soutenu. Il a dit connaître l'engagement des autorités algériennes, de leur champ de compétence pour bâtir un partenariat d'exception voulu par les deux présidents algérien et français, depuis la visite d'Etat de ce dernier en 2012 en Algérie.

M. Emié a indiqué que l'efficacité de «notre coopération qui couvre tout l'éventail de la sécurité intérieure concerne nos polices, nos gendarmeries et nos deux protection civile, résident en ce qu'elle combine des éléments de coopération institutionnelle et technique avec une coopération opérationnelle, rendue plus efficace et plus confiante».

Il a ajouté que la transversalité constituait «la caractéristique de cette coopération» et cette approche particulièrement souhaitée par le directeur de la DGSN permet de comparer «nos potentiels dans des thématiques aussi fondamentales, sur la gestion de crise et la sécurité routière».

M. Emié a noté que le programme de ces visites en Algérie reflétaient d'ailleurs «parfaitement» les enjeux des domaines de la sécurité et de la justice en Algérie, relevant que les actes de «notre coopération en sont intimement liés». Dans le domaine de la justice, M. Emié a fait savoir que la France soutenait «activement» les efforts de modernisation en cours en Algérie, notamment à travers deux projets européens.

«Nos deux pays coopèrent de manière très opérationnelle dans le domaine judiciaire. Le nouveau texte signé par les deux ministres de la Justice, le 10 avril dernier (...) et les négociations en cours pour rénover nos conventions en la matière devrait  permettre de fluidifier encore davantage nos échanges», a-t-il dit.

M. Emié a révélé également, que les deux pays avaient développé récemment sous l'impulsion de Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur et chargé des cultes et du ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, des échanges très utiles, notamment pour former au mieux les imams algériens qui viennent en France, mais aussi pour contrer les «discours radicaux».

«Il faut dire que l'expérience algérienne en matière de déradicalisation est fondatrice. La DGSN et les services français travaillent beaucoup sur ces sujets, et nous avons tout intérêt à apprendre de vous mon général (Hamel) et de nous inspirer de cette expérience», a-t-il soutenu.

Le diplomate français a expliqué qu'en matière de gouvernance, «encore une thématique à laquelle les autorités algériennes sont attachées», les deux pays avaient développé une coopération «efficace» dont les axes ont été définis en avril dernier par un comité de pilotage.

«Notre calundi des charges dans des domaines qui nous intéressent  est particulièrement dense mais il reflète les enjeux des relations bilatérales essentiels, (allant) des menaces communes accrues comme le terrorisme à la criminalité organisée», a-t-il fait remarquer, soulignant que «nous n'avons d'autre choix que de coopérer avec l'Algérie et nos pays ont besoin l'un de l'autre».