
L'Organisation non-gouvernementale Amnesty International a exhorté lundi le gouvernement belge à veiller au "respect des droits fondamentaux des détenus", réclamant une solution "immédiate" pour améliorer leur situation qui s'est "gravement détériorée" avec la grève des surveillants de prisons.
Une délégation d'Amnesty International Belgique a remis lundi à des représentants du Premier ministre Charles Michel une pétition dans laquelle elle réclame une "solution immédiate" et des réformes structurelles afin de garantir "le respect des droits fondamentaux des détenus en Belgique".
Les quelque 13.000 signataires de la pétition exigent du Premier ministre et du ministre de la Justice Koen Geens d'"améliorer les conditions de détention en Belgique, dans l'immédiat et à moyen et long termes".
"Nous avons rappelé qu'il y a urgence, que les droits fondamentaux d'êtres humains continuent d'être bafoués dans nos prisons et que les autorités belges se sont engagées vis-à-vis du Comité européen pour la prévention de la torture à faire significativement avancer le dossier", a déclaré à la presse Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International.
Selon cette ONG, la situation des détenus s'est aggravée depuis le début de la grève, rappelant que le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants (CPT) a observé à plusieurs reprises les conséquences dramatiques des grèves sur la vie quotidienne des détenus.
"En l'absence de mise en oeuvre de ses recommandations successives par les autorités belges, le CPT a décidé d'ouvrir une nouvelle procédure pouvant mener à une déclaration publique", a expliqué Amnesty International.
Ces derniers jours, la Belgique a été condamnée à plusieurs reprises pour violation des droits des détenus. Un énième round de négociations entre le ministre belge de la Justice et les syndicats, tenu lundi, a échoué à dégager un terrain d'entente.
Les agents pénitentiaires des prisons en Belgique sont en grève depuis près d'un mois. Les syndicats veulent revenir au cadre de personnel de 2014 et demandent l'arrêt de la rationalisation.