Algérie-Méditerranée : Des experts méditerranéens discutent à Alger de la transition énergétique

Publié par DKNews le 25-05-2016, 19h23 | 27

Des experts de plusieurs pays méditerranéens ont relevé, mercredi à Alger, la nécessité pour cette région d’accélérer sa transition énergétique en renforçant la coopération inter-régionale.

A l’horizon 2040, la région méditerranéenne devrait faire face à un triple défi: démographique, avec à minima un doublement de la population urbaine, énergétique en raison d’une augmentation de la demande d’énergie de près de 60%, et climatique du fait d’un accroissement des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 50%.

C'est ce qu'ont indiqué ces spécialistes lors de la 4e Conférence internationale de l’Association méditerranéenne des agences nationales pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables (Medener), coorganisée par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) et cette association méditerranéenne.

A ce propos, le président de l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Brunon Lechevin, a appelé les pays de la Méditerranée à mener leurs actions en commun afin d’atteindre un objectif commun qui est la sécurité énergétique.

«Nous sommes en route vers la transition énergétique, mais il faut maintenant accélérer. Il faut agir plus vite et agir ensemble», a-t-il insisté en préconisant une transition énergétique qui doit se fonder, tout d’abord, sur une coopération régionale solide.

Il a, néanmoins, avisé que l’efficacité énergétique n’était pas seulement une affaire d’Etat, mais qu'elle était surtout un engagement de la société civile et des opérateurs économiques. Présent à cette rencontre, le représentant de la Commission européenne pour l’Energie, Tudor Constantinescu, a avancé que pour réussir cette transition, les pays méditerranéens devraient promouvoir davantage les nouvelles technologies, facteur-clé dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

De son côté, le directeur général des relations économiques et de la coopération internationales au ministère des Affaires étrangères, Merzak Belhimeur, a affirmé que les défis, qui interpellent en matière de raréfaction des ressources et de contribution à l’effort global d’atténuation, exigent l’accélération du processus de transition énergétique, et ce, à travers, de multiples énergies renouvelables, notamment le solaire, l’un des meilleurs potentiels de la région méditerranéenne.

Il a alors considéré que les pays méditerranéens devraient prendre des actions «vigoureuses» aux plans national et international, en impliquant aussi les différents acteurs publics et privés.

Lors de cette rencontre, le secrétaire général du ministère de l’Energie, M. Messili, a tenu à réaffirmer l’engagement du gouvernement algérien à promouvoir le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, rappelant dans ce sens, les multiples actions en cours de réalisation.

Protocole d'accord algéro-italien dans les énergies renouvelables

Un protocole d’accord a été signé, en marge de cette conférence, entre l’Aprue et l’Agence italienne pour l’énergie, le développement durable et les nouvelles technologies (Enea).

Ce document porte sur le développement de la coopération et l’échange d’informations entre les deux organismes dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Créé en 1997, le Medener regroupe les agences des pays méditerranéens chargées de l’efficacité énergétique et de la promotion des énergies renouvelables, qui sont les deux conditions-clés pour la réussite de la transition énergétique.

Actuellement, douze (12) pays des deux rives nord et sud de la Méditerranée sont représentés dans cette association: Algérie, Tunisie, Maroc, France, Portugal, Espagne, Italie, Grèce, Liban, Syrie, Jordanie et Palestine, tandis que la Turquie et l’Egypte envisagent d’y adhérer prochainement.

Le Medener a pour missions principales de faciliter les échanges d’expériences, de savoir-faire et de bonnes pratiques entre ses membres et partenaires, d’accélérer le transfert de compétences, de méthodes et de technologies, et d’assister les pays dans la conception et la mise en œuvre de politiques énergétiques.