
Un foetus infecté par le virus Zika court un risque de microcéphalie variant de 1 à 13% durant le premier trimestre de grossesse, indique une étude américaine.
Des chercheurs des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) sont parvenus à ces estimations en créant un modèle mathématique basé sur des statistiques d'infection par le Zika et de cas de microcéphalie en Polynésie française, qui a connu une flambée en 2013, ainsi que dans l'Etat de Bahia au Brésil.
Le Brésil est durement frappé depuis 2015 par une épidémie de Zika accompagnée d'une explosion de cas de microcéphalie. Selon des chiffres officiels, plus de 1.430 cas de microcéphalie et 285 décès associés à cette malformation ont été signalés depuis le début de l'épidémie de Zika en octobre dernier dans le pays.
Selon la recherche publiée dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine, «il y a une relation très forte de cause à effet entre une infection par le virus Zika durant le premier trimestre de grossesse et le risque de microcéphalie du foetus qui est négligeable au second et troisième trimestre de gestation».
Normalement, la microcéphalie, malformation congénitale irréversible normalement très rare se traduit par une taille réduite de la boite crânienne et souvent un développement incomplet du cerveau, est rare avec 0,02 à 0,12% de toutes les naissances aux Etats-Unis.
Il s'agit de la première estimation du risque de microcéphalie du foetus chez les femmes enceintes infectées pendant l'épidémie actuelle qui s'est propagée dans plus de 40 pays dont la plupart sont en Amérique du Sud mais a aussi commencé a touché l'Afrique, au Cap Vert.
Toutefois, plus de recherches sont nécessaires pour comprendre les effets du zika à tous les stades de la grossesse, estiment ces chercheurs. D'autresétudes suivent des centaines de cas au Brésil.
«Si le risque d'infection par le Zika chez des femmes enceintes et de microcéphalie du foetus qu'elles portent est similaire dans les autres zones géographiques où le virus ne s'est pas encore propagé, on peut s'attendre à de nombreux cas de microcéphalie et d'autres effets cérébraux néfastes», mettent en garde les auteurs de cette étude.
Ils pressent les systèmes de santé de se préparer à ce scénario dans les prochaines années. Les Etats-Unis avaient dénombré au 12 mai 279 femmes enceintes infectées par le Zika qui sont suivies médicalement, dont 122 dans les territoires américains où les moustiques sont actifs, selon les CDC.