Selon le président de la Forem, Mustapha Khiati : La lutte contre le tabagisme ne peut se limiter à la promulgation de lois

Publié par DKNews le 30-05-2016, 14h36 | 39

La lutte contre le tabagisme et ses conséquences socioéconomiques ne peut se limiter à la promulgation de lois ou à des augmentations des prix, mais doit être axée plutôt sur des aspects comme la sensibilisation, a souligné le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la Recherche (Forem), Mustapha Khiati.

"La lutte contre le tabagisme ne peut se limiter à quelques lois ou quelques augmentations des prix des cigarettes. C'est d'abord une éducation et une sensibilisation", a indiqué M. Khiati, plaidant pour davantage d’implication du corps éducatif pour contrer ce fléau "aux coûts social et économique exorbitants".

Pour lui, malgré l'augmentation de la taxe sur les produits tabagiques, le programme de lutte anti-tabac "reste insuffisant". "Certes, il n'y a plus d'enfants vendeurs de cigarettes dans la rue, mais il y a de plus en plus de fumeurs", regrette-t-il.

Le président de la Forem plaide dans ce sens, pour une grande implication des enseignants de différents paliers de l'école qui peuvent jouer un rôle majeur dans l’"éducation anti-tabac".

"L'interdiction de fumer dans les écoles à tous les niveaux et dans tous les espaces doit être la base de toute politique contre le tabagisme", a-t-il expliqué ajoutant que l'autre élément important demeure le rôle des médias.

Le chaînes de télévisions et les journaux doivent s'interdire de montrer des personnalités publiques en train de fumer. Ils doivent bien au contraire mettre en relief les stars de sport, de musique, de littérature qui réprouvent le tabac", a préconisé le président de la Forem. "Bonne santé doit rimer avec ne pas fumer", a-t-il noté, et "c'est après qu'interviennent les mesures coercitives".

L'Algérie, a-t-il dit, a procédé à quelques augmentations de prix mais elles restent "assez timides". L'application de la loi "doit être rigoureuse et les amendes réellement perçues. Là aussi on est bien loin du compte", a-t-il relevé non sans évoquer l’autre aspect des problèmes induits par le tabac, à savoir la contrebande.

"Lorsqu'on voit des nationaux acheter des cartouches de cigarettes à Alger pour le revendre à cinq ou six fois leur prix ailleurs, on constate qu'on est encore loin du compte", regrette le président de la Forem.