Plus d’un million de personnes ayant fui la violence, ont été déplacées à l’intérieur de l’Afghanistan au cours des trois dernières, années, a indiqué l’organisation Amnesty international dans un nouveau rapport, publié mardi.
"Le nombre d'Afghans qui ont fui la violence et qui sont restés pris au piège dans leur propre pays, où leurs conditions de vie les confinent à la survie, a doublé au cours des trois dernières années, pour atteindre 1,2 million", a relevé Amnesty International.
L’organisation souligne que les réfugiés afghans représentent déjà l'une des plus importantes populations de réfugiés au monde, avec, selon les estimations, 2,6 millions d'Afghans qui vivent en dehors des frontières de leur pays.
La directrice pour l'Asie du Sud à Amnesty International, Champa Patel, a déclaré que l’attention du monde aujourd’hui "semble s'être détournée de l'Afghanistan" et "nous risquons d'oublier la situation critique de ces personnes qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans leur pays, et de lutter pour leur survie sans la perspective d'une issue favorable".
Le rapport note que les personnes déplacées en Afghanistan ne disposent toujours pas d’un abri convenable ni de suffisamment de nourriture, d'eau, de soins de santé et de possibilités d'éducation et d'emploi.
Il souligne, à cet égard, que la politique nationale sur les personnes déplacées à l'intérieur du pays, lancée en 2014, qui énonce les droits de ces personnes et prévoit un plan d'action en leur faveur, n’a pas été mise en £uvre en raison du manque de moyens et de compétence du gouvernement afghan et d'une attention internationale qui "décroît".
Amnesty relève également que les fonds des donateurs et l’aide pour l'Afghanistan ont "diminué considérablement". Il est rappelé que l'ONU a appelé à la collecte de 393 millions de dollars pour l'aide humanitaire destinée à l'Afghanistan en 2016, en mai, moins d'un quart de cette somme avait été obtenue. Pour faire face à cette situation, l’organisation demande aux autorités afghanes et à la communauté internationale de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour répondre aux besoins les plus urgents des personnes déplacées.
Elle a appelé le gouvernement afghan à mettre en oeuvre, de façon prioritaire, la politique sur les personnes déplacées, et veiller à ce que les ressources nécessaires soient mobilisées.
"Les acteurs internationaux clés présents en Afghanistan doivent également faire davantage pour que les droits fondamentaux des personnes déplacées soient respectés, et accorder plus d'attention, de ressources et de compétences à la mise en £uvre de cette politique", soutient le rapport.
Amnesty International conclu que l’Afghanistan et le reste du monde "doivent prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la crise des personnes déplacées dans le pays, avant qu'il ne soit trop tard".