Ciment : l'Algérie sera autosuffisante d'ici fin 2016

Publié par DKNews le 31-05-2016, 19h08 | 59

L'Algérie sera autosuffisante en ciment d'ici la fin de cette année grâce à la réception de plusieurs projets avec un apport supplémentaire de plus de 4 millions de tonnes, a affirmé hier à Alger le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb.

«Nous nous attendons à une augmentation de la production (du ciment) de 4 millions de tonnes d'ici la fin 2016 avec l'entrée en production de deux nouvelles cimenteries, ce qui permettra de substituer presque totalement les importations du ciment par le produit national», a indiqué M. Bouchouareb à la presse en marge de la signature de deux accords entre le groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) et un équipementier chinois pour la réalisation de nouvelles lignes de production de ciment.

«Donc d'ici la fin de l'année, je confirme que l'Algérie sera autosuffisante et à partir de 2017 elle consommera son propre ciment», a-t-il insisté.

Dès 2017, le pays va même exporter l'excédent, selon le ministre qui a fait savoir que le groupe GICA travaillait avec un partenaire déjà présent sur le marché national pour placer le produit algérien sur les marchés extérieurs détenus par ce partenaire.

L'Algérie consomme annuellement environ 22 millions de tonnes de ciment dont 18 millions de tonnes sont produits localement et près de 4 millions de tonnes issus de l'importation.
«Avec les cimenteries existantes, celles en phase finale de livraison et celles en cours de lancement, je peux dire, aujourd'hui, que la bataille de la production est gagnée», estime le ministre.

GICA signe deux accords avec le chinois Sinoma

Dans ce cadre, le groupe GICA a signé deux accords avec l'équipementier chinois CMBI, filiale du groupe Sinoma, pour la création d'une nouvelle cimenterie à Bechar et l'extension de celle de Zahana (Mascara).

Le premier accord porte sur la construction par CMBI (clé en main) d'une nouvelle cimenterie à Bechar, d'une capacité de production d'un (01) million de tonnes par an (3.200 tonnes/jour).
Cette usine sera détenue par la Société Saoura Ciment (SSC), filiale du groupe GICA.

L'entrée en production de cette cimenterie, d'un coût d'investissement de 34 milliards de DA, est prévue pour l'année 2018 avec la création de 350 emplois directs et 1.500 emplois indirects.

Quant au deuxième accord, il s'agit d'une extension de la cimenterie de Zahana (1 million de tonnes), détenue par la Société des ciments de Zahana (SCIZ), en créant une nouvelle ligne de production d'une capacité supplémentaire de 1,5 million de tonnes/an (4.500 tonnes/jour).

La réalisation de ce projet, qui devrait entrer en production en 2018, coûtera quelque 38 milliards de DA et générera 350 emplois directs et 1.500 emplois indirects. SCIZ est une filiale de GICA détenue à 65% par GICA et à 35% par le groupe égyptien ASEC.

Avec la réalisation de ces deux projets, d'une capacité supplémentaire de 2,5 millions de tonnes de ciment par an, l'Algérie sera en mesure de couvrir ses besoins en ciment et dégagera même des excédents de production, selon ce groupe public.

Outre ces projets, GICA et Sinoma, leader mondial dans l'engineering des productions non métalliques, prévoient de créer en Algérie des joint-ventures spécialisées dans la fabrication d'équipements et de pièces de rechange nécessaires pour la production du ciment.

Des rencontres sont prévues prochainement pour discuter des possibilités de concrétiser ces projets, selon GICA qui prévoit une réduction de 50% de ses importations de pièces de rechange grâce à ces joint-ventures.

En 2015, le groupe GICA a réalisé un record de production jamais atteint. Les 12 cimenteries du groupe ont produit plus de 12,14 millions de tonnes contre 11,55 millions de tonnes en 2014, soit une augmentation de 5%.

En 2016, le groupe s'attend à un même niveau de production avant d'atteindre près de 23 millions de tonnes/an à l'horizon 2019 sans compter celui qui sera réalisé par les opérateurs privés, selon M. Bouchouareb.

Malgré les résultats satisfaisants du secteur, poursuit M. Bouchouareb, des défis restent à relever.
Il s'agit principalement de développer des plates-formes d'export et de commercialisation des futurs excédents du ciment algérien ainsi que la sous-traitance en prenant des initiatives avec le support de fournisseurs internationaux reconnus afin d'aider la sous-traitance locale à s'organiser.

Le développement du partenariat industriel et technologique avec des acteurs mondiaux, des produits comme le ciment pétrolier et de la formation et des compétences figurent aussi parmi les actions à engager.

Le ministre a insisté également sur l'intégration des dimensions «environnement et développement durable» en déployant dans l'ensemble des cimenteries les meilleures pratiques en termes d'environnement dans des domaines comme les émissions de poussières, la réhabilitation des carrières et la valorisation des déchets des cimenteries.

Interrogé, par ailleurs, sur l'ordre du jour de la prochaine tripartite (Gouvernement-UGTA-patronat) prévue dimanche prochain à Alger, M. Bouchouareb a répondu que son département va insister sur l'investissement et les moyens nécessaires pour le faciliter et l'accélérer de manière à créer de la richesse et de l'emplois.

Répondant à une autre question sur le cahier des charges des concessionnaires automobiles, le ministre a affirmé que ce dispositif était nécessaire pour mettre de l'ordre dans cette activité.
«Même si le cahier de charge a créé des problèmes conjoncturels mais il permettra dans le futur d'instaurer la transparence dans cette activité et de protéger le citoyen», selon lui.

Il a affirmé, par ailleurs, que les discussions sur le projet de l'usine de fabrication de véhicules Peugeot en Algérie étaient toujours en négociations avec les partenaires concernés.