Des parlementaires plaident pour un partenariat économique productif

Publié par DKNews le 03-06-2016, 19h20 | 22

Des parlementaires algériens et français ont regretté jeudi à Alger le fait que la relation économique entre les deux pays ne reflétait pas ses réelles potentialités plaidant pour un partenariat basé sur la production servant les intérêts des deux pays.

S’exprimant lors de la 3e session la Grande commission parlementaire bilatérale, la partie algérienne, représentée par le Groupe d’amitié Algérie-France, a notamment souhaité que la France «se débarrasse» de sa perception de l’Algérie comme simple marché et s’orienter vers l’investissement alors que la partie française a plaidé pour plus de facilités.

«Nous voulons un partenariat productif, dans les domaines des céréales, de l’agriculture et autres», a insisté Belkacem Belabès, président du Groupe d’amitié parlementaire Algérie-France considérant que la relation algéro-française restait dominée par le caractère commercial. Selon lui, les inscriptions au registre du commerce algérien des opérateurs français ont atteint 2.674 en 2015 mais la grande majorité de ces inscriptions portaient sur la création de société de services.

Une vision qu’il faut absolument changer, selon M. Belabès. De son côté, Omar Alilat, membre du Groupe d’amitié et la Grande commission a indiqué que parmi les 41 pays étranger ayant investi en Algérie, la France et classée au 3e rang en termes de volume financier (après les Emirat arabes unis et le Qatar), au 2ème en termes d’emplois (derrière la Turquie) alors qu’elle est en 1ère position en termes de nombre de projets.

Selon ce député du RND, même si l’industrie est en première position dans les investissements français en Algérie, ces résultats «restent en deçà du potentiel d’investissement et de valorisation des potentialités de l’Algérie». D’autant plus, renchérit-il, les potentialités de coopération industrielle entre l’Algérie et la France sont très nombreuses.

énorme potentiel de coopération industrielle

Il cite dans ce sens la formation technique, technologique et universitaire, le développement de la recherche appliquée, les biotechnologies, l’agriculture et le monde rural, le développement durable, les énergies renouvelables, le bâtiment, les industries manufacturières, la PME, l’industrie bancaire, la médecine et médicaments.

Selon des chiffres présentés lors de cette rencontre, la France est le troisième client de l’Algérie (2015) avec une part de 13% des exportations, devancée par l’Espagne (17,4%) et l’Italie (16,3%).

Aussi, la France est restée pour la troisième année consécutive le 2e fournisseur de l’Algérie, (derrière la Chine) avec une part de marché de 10,5% pour un montant de 5,4 milliards de dollars.
De leur côté, des parlementaires français ont relevé l’énorme potentiel des relations des deux pays notamment dans le domaine industriel.

«Beaucoup de choses ont été faites, mais il reste encore à faire», a estimé Patrick Mennucci, président, du côté français, du Groupe d’amitié parlementaire Algérie-France.

«La France a moins, proportionnellement, profité par rapport à ses partenaires européens notamment espagnols, italien et turques de l’ouverture du marché algérien et de son plan quinquennal 2010-2014», a dit pour sa part Marcel Bannot, vice-président du Groupe d’amitié, déplorant certains «problèmes» rencontrés par des entreprises françaises.

Toutefois, les deux pays peuvent rattraper ce retard en s’associant ensemble pour que la France accompagne l’Algérie dans sa démarche de diversification économique, selon le même parlementaire français. La Grande commission parlementaire algéro-française a été crée 2007 à Paris. Elle est présidée, du côté algérien, par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du côté français, par le président de l’Assemblée nationale.

A la fin de travaux de cette troisième session, qui se tient à l'occasion de la visite officielle de trois jours qu'effectue le président de l'Assemblée nationale française, Claude Bartolone en Algérie, les deux parties se sont accordées sur l’organisation «bientôt» de rencontres entre les Chambres de Commerce et d’industrie ainsi que les organisations patronales pour identifier des possibilités de partenariat bilatéral.