Cancer du sein : le jeûne nocturne réduit le risque de récidive

Publié par topasnté le 04-06-2016, 15h06 | 59

Il serait possible de réduire le risque de récidive de cancer du sein en augmentant la durée du jeûne nocturne.

Augmenter la durée du jeûne nocturne permettrait de diminuer le risque de récidives du cancer du sein , selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale Journal of the American Medical Association .

Les chercheurs de l'Université de Californie à San Diego (Etats-Unis) ont mené une étude avec des données médicales de 2413 femmes non-diabétiques en rémission d'un cancer du sein et âgées de 27 à 70 ans pour établir le lien entre alimentation, durée du jeûne nocturne et risque de récidive d'un cancer du sein .

«Des études se sont penchées sur le régime alimentaire pour la prévention du cancer , mais le moment des repas pourrait aussi importer car cela semble avoir un effet sur le métabolisme», explique Catherine Marinac, chercheuse au centre du cancer Moores de l'Université de Californie à San Diego, principal auteure de l'étude.

Améliorer le traitement et diminuer le risque de récidive simplementLes résultats de ces recherches ont montré que les femmes en rémission d'un cancer du sein qui mangent pendant la nuit augmentent de 36% le risque de réapparition de leur tumeur.
«Prolonger l'intervalle du jeûne nocturne pourrait être une stratégie simple sans médicament pour réduire le risque de récurrence du cancer du sein et d'autres cancers», estime Catherine Marinac.

«Si de futurs essais cliniques confirment qu'un jeûne nocturne prolongé améliore la santé du métabolisme, cette découverte serait alors importante pour réduire le risque de cancers, de diabète de type 2 (adulte) et de maladies cardiovasculaires», conclut Ruth Patterson, responsable du programme de prévention du cancer au centre Moores.

Cancer du sein : des statines contre la récidive

Une nouvelle étude confirme la capacité des statines, un médicament contre le cholestérol, à lutter contre la prolifération des cellules cancéreuses en cas de cancer du sein.
Après un cancer du sein , la prescription de statines (un médicament habituellement prescrit pour faire baisser le taux de cholestérol ) pourrait aider les femmes à lutter contre la récidive, en empêchant les cellules cancéreuses de se multiplier.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Breast cancer research et dirigée par l'Institut de recherche sur le cancer de Londres (Grande-Bretagne) démontre que le taux de récidive pourrait être divisé par deux dans les dix ans qui suivent le diagnostic. Une découverte que le Dr Lesley-Ann Martin, principal auteur de l'étude, considère comme cruciale. "Pendant le traitement des cancers du sein ER-positifs, les cellules deviennent souvent résistantes à la thérapie hormonale. En fait, elles utilisent les molécules de cholestérol pour imiter les oestrogènes et continuer de se développer" explique le médecin.

"Les statines qui réduisent le cholestérol pourraient donc être un atout précieux dans le traitement du cancer du sein. Le résultat de nos essais en laboratoire justifient de futurs essais cliniques car l'ajout de statines aux traitements anti-hormonaux standards pourraient aider de nombreuses femmes à aller de l'avant après leur traitement".

Un risque accru de second cancer après un cancer du sein ou de la thyroïde

Les femmes qui survivent à un cancer du sein sont plus susceptibles de développer un cancer de la thyroïde plus tard. Et vice versa.
Selon une étude de l'Université de Chicago (Etats-Unis) publiée dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention , la revue de la Fédération américaine du cancer, les femmes qui ont survécu à un cancer du sein ou de la thyroïde font face à un risque élevé de développer l'autre cancer. Les chercheurs américains se sont penchés sur les archives médicales PubMed et ont examiné les cas de cancer du sein et de la thyroïde sur plusieurs décennies. Ils ont ainsi identifié un grand nombre de femmes qui avaient survécu à un cancer et qui ont développé l'autre type de la maladie plus tard.

Entre 1,18 et 1,55 fois de risques en plus
Leurs résultats ont montré que les femmes qui avaient survécu à un cancer du sein étaient 1,55 fois plus susceptibles de développer un cancer de la thyroïde qu'une femme n'ayant pas eu un cancer du sein, et que les femmes qui ont survécu à un cancer de la thyroïde étaient 1,18 fois plus susceptibles de développer un cancer du sein qu'une femme n'ayant pas eu un cancer de la thyroïde.

Pour expliquer ce lien, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses.
• Une surveillance accrue. Une patiente qui a eu un cancer va être suivie étroitement pendant les années qui suivent sa maladie et un cancer secondaire a donc plus de chance d'être détecté, même à un stade précoce.

• Il y aurait des facteurs de risques hormonaux communs aux deux maladies. Des études suggèrent que l'exposition aux oestrogènes et aux hormones stimulant la thyroïde pourrait, en théorie, contribuer au développement d'un cancer du sein secondaire ou de la thyroïde.

Les chercheurs soulignent que de nouvelles études seraient nécessaires pour confirmer l'existence de facteurs hormonaux partagés.
• L'effet du traitement. La plupart des cancers du sein au stade précoce sont traités par chirurgie, suivie d'une radiothérapie. L'exposition aux radiations pendant le traitement serait un facteur de risque de cancer de la thyroïde. Mais selon les chercheurs, l'exposition au rayonnement de la thyroïde pendant la radiothérapie thoracique peut être largement améliorée avec une bonne protection de la thyroïde.

• La génétique. Une autre théorie est qu'une mutation génétique pourrait être responsable du lien entre cancers du sein et de la thyroïde.
Mais cette étude présente quand même quelques limites car elle n'a pas été capable d'identifier le laps de temps entre l'apparition des deux cancers, ce qui ne permet pas de savoir quelle est la part de la surveillance dans l'augmentation du risque.