Fuite des sujets du Baccalauréat: M. Ouyahia dénonce «une politisation» du système national d'éducation

Publié par dknews le 05-06-2016, 12h40 | 46

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia a dénoncé dimanche à Alger «une politisation» du système national d'éducation, en réaction aux fuites des sujets du Baccalauréat session 2016 sur les réseaux sociaux.

«Nous avons politisé le système national de formation à l'excès depuis maintenant plus de 20 ans et cela va de mal en pis», a déclaré M. Ouyahia lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la première session du conseil national du parti.

«Permettez-moi de dire en tant que SG d'un parti politique que je trouve excessive que chaque fois qu'on organise un examen on donne l'impression que le pays se prépare à livrer une guerre avec des milliers de policiers et d'encadreurs mobilisés alors que c'est un exercice classique», a-t-il affirmé.

Concernant la fuite des sujets du Baccalauréat, M. Ouyahia a déploré une «banalisation du crime» dans le pays. «Frauder est devenu un sport dans notre pays et au moment où les autres créent de nouveaux moyens de communication pour avancer, en Algérie, j'ai l'impression que le téléphone mobile sert à faire des opérations de bavardage ou de fraude et c'est triste», a constaté le premier responsable du RND. M. Ouyahia a salué la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit «qui s'applique avec beaucoup de bonne volonté à mettre en oeuvre un programme de réformes qui date depuis 2000 et qui dès le début était contesté par certains conservateurs».

«Veut-on lui faire payer une facture sur le dos de plus 800.000 candidats au Baccalauréat», s'est-il interrogé, avant de dénoncer cela «le plus sévèrement possible».

Réagissant à la demande de certains parlementaires qui réclament le départ de la ministre de l'Education nationale, M. Ouyahia a souhaité voir ces mêmes parlementaires demander «de revoir la législation pour imposer des mesures très sévères contre les fraudeurs».

Concernant la décision du gouvernement de refaire certaines épreuves du Baccalauréat 2016, M. Ouyahia a indiqué que «c'est là une autre épreuve» qui attend le gouvernement.

«Il faut gérer les conséquences de tout cela sur la préparation de la rentrée universitaire et voila ce que nous coûte quelques caprices idéologiques», a-t-il conclu.