ONU-Yémen : Ban Ki-moon condamne l'attaque d'une ville yéménite avec armes lourdes

Publié par DK News le 05-06-2016, 15h54 | 54

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné l'attaque perpétrée sur un marché de la ville yéménite de Taiz, avec des armes lourdes, survenue vendredi et qui a fait au moins 17 morts, appelant à «une enquête indépendante pour que les auteurs soient tenus  responsables».
«Le secrétaire général condamne les attaques avec armes lourdes, y compris les roquettes, mortiers et les artilleries, à Taiz», indique une déclaration publiée par le porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Selon des informations de presse, le marché a été touché par roquettes.

 «Les attaques visant directement les civils et les zones peuplées, dont marchés, sont strictement prohibées», souligne la déclaration du secrétaire général de l'ONU. M. Ban a rappelé toutes les parties que «viser les zones civiles est une violation de la loi humanitaire internationale».
Les roquettes auraient été tirées par les rebelles houthis qui assiègent la ville.

Une trentaine de personnes ont été blessées. «Le secrétaire général appelle à nouveau toutes les parties impliquées dans le conflit à cesser toutes les activités militaires» et à «éviter toute action qui puisse causer de nouvelles pertes civiles»
. Dans la déclaration du secrétaire général de l'ONU, les parties sont exhortées à participer aux négociations de paix au Koweït, afin de mettre fin pacifiquement au conflit.

La coalition arabe responsable à 60% du bilan de 785 enfants tuésL'ONU a relevé que la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite était responsable à 60% du bilan de 785enfants tués et de 1.168 mineurs blessés au Yémen, dans son rapport annuel sur le sort des enfants victimes de conflits armés en 2015 dans 14 pays.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a placé la coalition arabe sous commandement saoudien au Yémen sur sa liste noire des pays violant les droits des enfants, l'accusant de la mort de centaines de mineurs au Yémen. Les rebelles Houthis, qui contrôlent la capitale yéménite Sanaa, sont également épinglés dans le rapport annuel de l'ONU qui détaille le sort des enfants victimes de conflits armés en 2015 dans 14 pays. "Dans plusieurs situations de conflit, des opérations aériennes ont contribué à créer un environnement complexe où de nombreux enfants ont été tués et blessés", a déploré Leila Zerrougui, la représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés de l'ONU.

"La situation au Yémen s'est montrée particulièrement préoccupante avec une multiplication par cinq du nombre d'enfants recrutés (pour participer aux combats) et six fois plus d'enfants tués et blessés par rapport à 2014", souligne le bureau de la représentante dans un communiqué. Sur les 762 cas de recrutements d'enfants soldats recensés par l'ONU, le rapport en attribue 72% aux Houthis, 15% aux forces pro-gouvernementales

et 9% à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Pilotée par Ryadh, la coalition arabe a lancé fin mars 2015 une campagne militaire contre les rebelles houthis, pour stopper leur avancée dans le sud du Yémen. Ces derniers, alliés aux partisans de l'ex-président yéménite déchu Ali  Abdallah Saleh, ont pris le contrôle de larges territoires du pays. L'ONU met régulièrement en garde contre la "catastrophe humanitaire" dans ce pays de la Péninsule arabique où plus de 6.400 personnes ont été tuées depuis mars 2015.