Présidentielle 2014 -8e jour de la campagne électorale : Sur le terrain des réalités

Publié par Boualem Branki le 29-03-2014, 18h40 | 50

Les thèmes de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel du 17 avril prochain deviennent un peu plus clairs au fur et à mesure que se déroule la campagne électorale. Les six candidats en lice, engagés dans une bataille électorale tous azimuts, tentent en fait de travailler certaines niches, notamment sociales, ethniques ou linguistiques, à forte consonance politique.

C'est de «bonne guerre», dirait-on. Et cela correspond à toutes les formes politiques connues qu'exploitent les candidats ou leurs représentants. Car l'essentiel, et le plus important pour l'électorat, est que les candidats sachent développer des projets de société raisonnables, réalisables ou des programmes politiques et socio-économiques de grande envergure.

C'est durant cette campagne électorale entrée ce dimanche dans son 8e jour, le gros des préoccupations des postulants à la magistrature suprême. Même si le chemin et la voix des électeurs ne sont pas encore atteints. Loin s'en faut, car pour le moment le débat est placé sur certaines constantes nationales, autant sur la consolidation de la paix civile qu'il faudrait préserver et entretenir, que sur la prospérité économique.

A Oran, c'est tout naturellement que le directeur de campagne du président Bouteflika a assuré que l'élection de celui-ci va renforcer  davantage la paix civile, la concorde nationale durant les cinq prochaines années. «C’est grâce au Président Bouteflika que la femme bénéficie aujourd’hui de ses droits et joue un rôle primordial dans la vie politique et au sein de la société. Ces acquis sont appelés à se renforcer davantage dans le programme de notre candidat», a souligné Sellal lors d’un meeting populaire qu’il a animé à la salle omnisports Hammou-Boutlelis. Au centre du pays, le candidat indépendant Ali Benflis, est allé, lui, faire campagne au pays de l'olivier.

A Tizi Ouzou, il a promis de son côté de promouvoir la langue et l’identité amazighes, afin de leur donner la place qui leur sied. «Je m’engage devant vous à régler définitivement la question de l’identité amazighe et donner à la langue la place qui lui sied», a-t-il dit. Surfant sur la fibre culturelle et identitaire des Algériens, il a surtout rappelé que l'Algérie est multiculturelle, riche de ses patrimoines sociétaux, de son histoire et de ses hommes. Du reste, ce sera le candidat du Front national algérien (FNA) Moussa Touati de travailler au corps les jeunes et les séduire par son programme politique, axé sur le changement.

A El Khroub, il a laissé un message, d'ailleurs récurrent aux autres candidats, aux jeunes, en leur rappelant un peu naïvement que «l’avenir leur appartient, mais à condition qu’ils s'impliquent de plus en plus dans la politique». «La politique n’est pas l’apanage des responsables ou autres hommes politiques, mais des jeunes et simples citoyens aussi», explique-t-il. Louisa Hanoune, elle, comme Don Quichotte de la Mancha, veut secouer les mentalités, et s'attaquer à des thèmes aussi importants socialement que sans valeur ajoutée politique dans cette élection.

«Je m’engage, si je suis élue, à annuler le code de la famille et son remplacement par des lois civiles qui consacreront véritablement l’égalité entre les deux sexes», a déclaré Louisa Hanoune à Sétif, ville conservatrice, d'universitaires, d'agriculteurs et d'industriels. Et puis à Adrar, le «jeune» Abdelaziz Belaïd pense, lui, que l'agriculture saharienne, les potentialités économiques du Sahara sont l'avenir de l'Algérie. «Le Sahara doit retrouver la place qui lui est sied, eu égard à ses richesses naturelles, notamment souterraines, qui font vivre tous les Algériens», explique-t-il.

Au 8e jour, la campagne électorale pour le scrutin du 17 avril prochain se déroule globalement sous de bons auspices, avec des sorties «dans le pays et l'arrière-pays», là où il faut être quand on est candidat à une élection présidentielle, qui donnent une certaine candeur parfois à des candidats qui découvrent en même temps les réalités brutes des conditions de vie des populations algériennes. C'est donc avec avidité qu'ils plongent dans cette atmosphère sociale ambiante dans les villages et villes de l'Algérie profonde, d'où ils veulent recueillir le plus de voix. Une Algérie profonde dont la voix ne veut qu'une seule chose : développement, développement et... développement.