Chine : Les réserves de changes à leur plus bas niveau depuis 2011

Publié par DKNews le 07-06-2016, 17h57 | 28

Les réserves de changes de la Chine ont chuté en mai à leur plus bas niveau depuis 2011 selon la Banque centrale (PBOC), une baisse accéléree par le renchérissement du dollar face aux autres monnaies et par des fuites de capitaux.

Les colossales réserves de changes chinoises, les plus importantes du monde, ont fondu de 28 milliards de dollars le mois dernier pour glisser à 3.190 milliards de dollars, a indiqué mardi soir la PBOC. Ce recul était attendu par les analystes après deux mois consécutifs de hausse.

Ces réserves s'étaient déjà fortement repliées fin 2015 et début 2016, en raison des efforts de la banque centrale pour contrer à tout prix la dépréciation trop rapide du renminbi (autre nom du yuan) face au dollar et l'hémorragie de capitaux hors du pays.

Dans le but de soutenir  sa monnaie, Pékin avait puisé  dans ses réserves de changes pour racheter des yuans. Mais la rechute de mai "reflète principalement des fluctuations du marché des changes" et le renforcement du dollar, selon  Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics. Les réserves chinoises constituées d'autres devises étrangères ont vu logiquement leur  valeur se réduire, face à un billet vert renchéri.

A ce phénomène se combine une nouvelle accélération des fuites nettes de capitaux hors de Chine, estimées par Capital Economics à 32 milliards de dollars pour le mois dernier, sur fond d'inquiétudes persistantes quant à l'économie chinoise et à l'évolution du renminbi.

Face à ces pressions conjuguées sur la devise chinoise, la PBOC a accompagné le mouvement en abaissant, le 30 mai, de presque 2% en un jour le taux-pivot du yuan face au dollar, à son plus bas niveau en plus de cinq ans. Pékin, soucieux de faire du renminbi une devise internationale de référence, s'était engagé l'an dernier à laisser le cours du yuan fluctuer plus librement pour mieux refléter les mouvements du marché des changes.

Mais le yuan avait fait l'objet d'une soudaine dévaluation d'environ 5% en  août dernier, puis d'une nouvelle forte dépréciation en janvier , aggravant les inquiétudes des investisseurs.