Pétrole : Le Brent toujours au-dessus des 50 dollars

Publié par DKNews le 07-06-2016, 17h59 | 34

Les cours du pétrole maintenaient leur tendance haussière hier en cours d'échanges européens sous l'effet de l'affaiblissement du dollar et les menaces pesant sur la production au Nigeria, dans un marché par ailleurs apaisé par l'attitude plutôt coopérative affichée par l'Arabie saoudite.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 50,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet gagnait 20 cents à 49,89 dollars.

"Les prix du pétrole ont continué à gagner du terrain alors que les inquiétudes concernant des attaques visant des infrastructures pétrolières au Nigeria ainsi qu'un dollar plus faible ont contribué à soutenir les prix et pousser le Brent à un plus haut en sept mois", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Plusieurs installations pétrolières, concentrées dans la région du delta du Niger, ont été attaquées ces dernières semaines.

La plupart de ces attaques ont été revendiquées par les Vengeurs du delta du Niger (NDA), un groupe aux intentions clairement séparatistes, qui dit militer pour une meilleure répartition des revenus de l'or noir au Nigeria. Par ailleurs, un nouveau groupe rebelle issu cette région pétrolière, la Force conjointe de libération du delta du Niger (JNDLF), a menacé lundi de mener des a taques imminentes contre des cibles stratégiques à travers le Nigeria.

Selon les analystes de PVM, la production de pétrole nigériane aurait baissé de 170.000 barils par jour après les attaques d'oléoducs perpétrées ce week-end, permettant au Brent de s'installer au-dessus des 50 dollars le baril et de s'afficher au plus haut en près de huit mois tandis que le WTI devrai  lui emboîter le pas sous peu. Le cours du Brent est en effet monté mardi jusqu'à 50,94 dollars, un maximum depuis le 12 octobre 2015.

En outre, les prix du pétrole continuaient à bénéficier d'une nette dépréciation du dollar, accentuée lundi par un discours de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen qui a semblé doucher tout espoir d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt ce mois-ci.

Or, tout report d'un nouveau resserrement monétaire américain, une perspective qui rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, tend à peser sur le billet vert, favorisant à l'inverse les achats de pétrole,libellés dans cette monnaie et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Par ailleurs, plusieurs analystes soulignaient que le WTI bénéficiait des dernières estimations sur les stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud) établies par le cabinet privé Genscape, selon lequel ces réserves auraient baissé d'un peu plus d'un million de barils la semaine dernière. 

Le cours du WTI "pourrait se renforcer si cela est confirmé par les données  e l'American Petroleum Institute (API) mardi et par l'Energy Information Administration (EIA, une antenne du département américain de l'Energie) mercredi", soulignaient les analystes de PVM.

Le pétrole light sweet crude à plus de 50 dollars à New York

Les cours du pétrole ont ouvert en hausse mardi à New York, le baril de "light sweet crude" (WTI) s'affichant à plus de 50 dollars, dans un marché dominé par les perturbations mondiales de l'offre. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, qui avait fini la veille au plus haut depuis l'été dernier, prenait 57 cents à 50,26 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

"Il n'y a pas vraiment de facteur dominant, ce sont juste les mêmes choses que lors des derniers jours", a expliqué Matt Smith, de ClipperData.  "On assiste à la combinaison d'un affaiblissement du dollar avec des craintes persistantes sur l'offre."

Outre la faiblesse du billet vert, les investisseurs sont encouragés par une série de perturbations dans le monde notamment au Nigeria, principal producteur pétrolier africain avec l'Angola. Lors des derniers jours, des oléoducs ont été frappés par une série d'attentats menés par une multitude de groupes rebelles dans le delta du Niger.

Parmi les facteurs haussiers figure aussi les prévisions des investisseurs qui s'attendaient à une baisse des réserves de brut aux Etats-Unis, au sujet desquelles la fédération American Petroleum Institute (API) et le gouvernement américain vont successivement publier leurs chiffres, respectivement mardi après la clôture puis mercredi.