Soudan du Sud : Kiir et Machar veulent la création d'une Commission vérité et réconciliation

Publié par DK News le 08-06-2016, 14h57 | 25

Le président sud-soudanais Salva Kiir et son vice-président Riek Machar jugent que la paix dans leur pays passe par la création d'une Commission vérité et réconciliation plutôt que par des procès contre les auteurs des exactions commises durant les deux dernières années, dans une tribune pour le «New York Times».

 «Nous sommes déterminés à faire en sorte que notre pays ne traverse plus jamais une guerre civile. Même avec nos différences - en fait à cause d'elles - nous sommes déterminés à réconcilier nos communautés et à créer l'unité», écrivent les deux anciens antagonistes de la politique sud-soudanaise dans cette tribune publiée mardi.  «Le rassemblement du Soudan du Sud ne peut être véritablement garanti qu'en suivant une route: celle d'une paix organisée et d'un processus de réconciliation avec le soutien international», estiment MM. Kiir et Machar, qui sont accusés par l'ONU d'être responsables de la majorité des violences commises depuis le début du conflit. 

«Nous avons l'intention de créer une commission nationale vérité et réconciliation sur le modèle de celles en Afrique du Sud et en Irlande du Nord»,ajoutent-ils, soulignant que «ceux qui disent la vérité sur ce qu'ils ont vu ou fait seraient amnistiés contre toute poursuite, même s'ils n'ont exprimé aucun remords.»

 «Le but de ce processus n'est pas de chercher le pardon, mais de préparer les Sud-soudanais pour l'immense tâche qui les attend: celle de construire une nation aux côtés de ceux qui ont commis des crimes contre eux, leur famille et leur communauté», plaident-ilsLe Soudan du Sud avait plongé dans la guerre civile en décembre 2013 quand des combats avaient éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.

 L'Accord sur le règlement du conflit au Soudan du Sud signé le 17 août 2015 a mis un terme à une guerre civile de 21 mois qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et entraîné le déplacement de millions d'autres personnes.
 A la fin du mois avril, le Soudan du Sud a formé un gouvernement d'union nationale de transition que le Conseil de sécurité a salué comme étant une étape importante dans la mise en oeuvre de l'accord de paix.