Succession de Ban Ki-moon: Malcorra promet d'être neutre sur les Malouines

Publié par DK News le 08-06-2016, 17h13 | 28

La ministre argentine des Affaires étrangères Susana Malcorra, candidate pour succéder à Ban Ki-moon à la tête de l'ONU, a promis mardi que si elle était choisie elle resterait neutre dans le contentieux sur les Malouines entre son pays et Londres.

Mme Malcorra s'exprimait devant la presse après avoir passé une audition devant l'Assemblée générale de l'ONU, à l'instar des autres candidats déclarés.

 Elle a rappelé qu'elle s'était toujours abstenue de s'immiscer dans ce dossier épineux de la souveraineté contestée sur les îles Malouines pendant ses années passées dans l'entourage de M. Ban. «Le secrétaire général (Ban Ki-moon) a toujours dit aux deux parties, l'Argentine et le Royaume-Uni, qu'il était prêt à faire ce que ces deux parties  voudront qu'il fasse», a-t-elle expliqué. «Ce serait le cas avec n'importe quel futur secrétaire général, quelle que soit sa nationalité».

 Ce dossier «est entre les mains des Etats membres quel que soit le secrétaire général», a-t-elle renchéri. Depuis qu'elle est devenue ministre en novembre dernier, Mme Malcorra, 61 ans, a défendu la position officielle argentine qui proclame la souveraineté de Buenos Aires sur les Malouines.
 Mais selon des diplomates britanniques, le Royaume-Uni, qui en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, aura un rôle prépondérant dans le choix du successeur de Ban Ki-moon, considère que sa nationalité n'est pas a priori un obstacle. 

Mme Malcorra a défendu mardi pendant deux heures devant l'Assemblée son bilan d'ancienne cheffe de cabinet de M. Ban. Elle a répondu aux questions de nombreux pays membres sur sa vision du poste, ses objectifs et les dossiers du moment comme la crise des réfugiés, avec une certaine conviction mais sans sortir des sentiers balisés. Alternant l'anglais, l'espagnol et un peu de français, elle a fait valoir son bilan de gestionnaire, «pendant 25 ans dans le secteur privé et 10 ans à l'ONU dans des postes difficiles».
 Elle a dit avoir parfois «été frustrée de constater qu'on pouvait faire quelque chose mais que les choses coinçaient» et avoir le sentiment qu «l'organisation pourrait faire davantage».

 Onze candidats, dont cinq femmes, briguent la succession de Ban Ki-moon, qui quitte son poste à la fin de l'année après dix ans. Après avoir passé leur entretien d'embauche devant l'Assemblée générale, les candidats peuvent encore demander à être entendus par le Conseil de sécurité.
 Celui-ci commencera à faire son choix en juillet à bulletins secrets, avant de soumettre un nom à l'Assemblée générale qui entérinera ce choix en octobre.