UE : Une réforme pour attirer plus de migrants «hautement qualifiés»

Publié par DKNews le 08-06-2016, 17h27 | 31

La Commission a présenté mardi une proposition de réforme du système européen de permis de travail pour des migrants de pays tiers, visant à attirer une main d'oeuvre «hautement qualifiée» qui tend à privilégier d'autres destinations que l'UE.

Cette réforme vise à corriger les lacunes du système actuel dit de «carte bleue», très restrictif et peu lisible pour les employeurs potentiels et les candidats.

«Nous devons mieux nous équiper pour traiter les besoins du marché du  travail et les manques futurs de compétences», a fait valoir le commissaire à la Migration, Dimitris Avramopoulos. «31% des migrants vers des pays de l'OCDE ayant un haut niveau d'études choisissent l'UE comme destination, ce qui signifie que des travailleurs qualifiés choissent des destinations en compétition économique avec l'Union», selon la  Commission.

La proposition, qui devra être soumise aux Etats membres et aux eurodéputés, «établit un seul système européen, remplaçant les systèmes nationaux» en doublon, quand ils visent les mêmes types de main d'oeuvre.

La réforme autoriserait davantage de mobilité au sein de l'UE, pour un migrant ayant reçu un permis de travail dans un pays européen. Elle raccourcirait, de 12 à 6 mois la durée minimale du contrat de travail nécessaire pour obtenir un permis et baisserait le seuil salarial existant.

Les bénéficiaires d'une protection internationale dans l'Union ayant de «hautes qualifications» feraient par ailleurs désormais partie des migrants éligibles au système de «carte bleue». «Le nouveau système de carte bleue apporterait un impact économique, annuel positif estimé entre 1,4 et 6,2 milliards d'euros», a fait valoir la Commission.

«Les Etats membres resteraient toutefois maîtres du nombre de permis de travail accordés sur leurs territoires, a souligné l'exécutif européen. Etle Royaume-Uni n'est pas concerné par cette directive européenne, pas plus que l'Irlande et le Danemark», a précisé Dimitris Avramopoulos.

«Il n'y a que 11.000 +cartes bleues+ utilisées aujourd'hui, principalement en Allemagne», a souligné le chef des eurodéputés libéraux, Guy Verhofstadt, saluant certains points de la réforme, qui sera soumise ultérieurement aux Etats membres et au Parlement.