Cancer : 4 questions qu’on se pose sur le lymphome

Publié par topasnté le 10-06-2016, 14h19 | 37

La Journée mondiale du lymphome est l’occasion de s’informer sur cette maladie méconnue qui a le redoutable privilège d’être le premier cancer chez l’adolescent et le jeune adulte.

Comment ça pousse un lymphome ?
Contrairement à d’autres formes de cancers comme le cancer du sein ou le cancer du poumon,  les lymphomes ne sont pas des tumeurs qui se développent dans un organe précis,  mais dans l’ensemble du système lymphatique, le principal élément de notre système immunitaire.

Les lymphomes surviennent lorsque certains lymphocytes (un type de globules blancs présents dans le sang)  commencent à se multiplier de manière anormale et incontrôlée. Petit à petit, ces cellules s’accumulent et finissent par former des tumeurs dans divers éléments du système lymphatique, en particulier les ganglions qui finissent par gonfler. Mais d’autres organes peuvent être touchés puisque les lymphocytes circulent dans tout le corps.

Le lymphome, ça touche plutôt les hommes ou les femmes ?
Le lymphome est une forme de cancer qui peut toucher tout le monde, hommes et femmes. Plus de 14 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, ce qui en fait une des formes de cancer dont la fréquence augmente le plus. Selon l’Institut national du cancer (Inca), l’âge médian du diagnostic est globalement de 64 ans chez l’homme et de 70 ans chez la femme. Mais le lymphome n’épargne pas les plus jeunes :  c’est le 1er cancer chez l’adolescent et le jeune adulte et le 3e cancer le plus répandu chez les enfants.

80 types de lymphomes ont été identifiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De gravité et d’évolution très variables, ils sont classés essentiellement en deux grandes catégories :
- Les lymphomes hodgkiniens, encore appelés maladie de Hodgkin (ils représentent moins d’un cas sur 7)
- Les lymphomes non hodgkiniens, les plus fréquents, dont le nombre de nouveaux cas a augmenté de près 5 % par an au cours des dernières décennies.

Quels sont les symptômes du lymphome ?
Les symptômes du lymphome ne sont pas très spécifiques et peuvent être confondus avec les symptômes d’autres maladies, comme la grippe par exemple.
Le plus souvent, les symptômes se manifestent par le gonflement d’un ou plusieurs ganglions atteints, souvent palpables au niveau du cou, des aisselles, de l’aine, des coudes ou de la poitrine.
Mais d’autres signes peuvent vous alerter :
- une perte de poids inexpliquée
- une fièvre persistante
- une fatigue importante
- des sueurs importantes
- des démangeaisons importantes.

Est-ce que le lymphome est un cancer redoutable ?
Le pronostic global varie selon les formes de lymphomes.  Par exemple, pour les deux formes les plus fréquentes, la survie relative à 5 ans se situe aux alentours de 50 % pour les lymphomes diffus à grandes cellules B et de 76 % pour les lymphomes folliculaires.

Certains lymphomes agressifs peuvent s’installer en quelques semaines. Ils requièrent une prise en charge thérapeutique (chimiothérapie) dès le diagnostic. En revanche, la prise en charge rapide permet la guérison dans de nombreux cas.

D’autres lymphomes sont plus « indolents » et se développent lentement, en plusieurs mois voire plusieurs années. Lorsque le traitement est instauré, il aboutit souvent à une rémission de la maladie mais les rechutes sont fréquentes.Selon l’Inca, plus 3 700 décès annuels, dont 54 % chez l’homme sont imputables aux lymphomes, ce qui représente 2,5 % des décès par cancer.

ASCO 2016 : un nouveau traitement pour le lymphome de l’enfant

Une équipe de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, a obtenu des résultats spectaculaires dans le traitement du lymphome de l’enfant en combinant chimiothérapie et immunothérapie.
L’étude des  chercheurs de l’Institut Gustave Roussy de Villejuif a fait grand bruit lors du Congrès mondial sur le cancer (ASCO) qui se tenait ce week-end à Chicago (Etats-Unis).

En combinant chimiothérapie et immunothérapie chez des enfants atteints de lymphome, ils ont réussi à augmenter le taux de survie de 13%. "On est passé de 81% de survie à plus de 94% de survie. Maintenant, on peut considérer qu'on a quasiment gagné la bataille" a déclaré le Dr Véronique Minard-Colin, pédiatre cancérologue à l’Institut Gustave Roussy.

 Le lymphome de Burkitt est une forme rare de cancer de la lymphe, qui touche principalement les enfants. Pour leur étude, les chercheurs ont donc recruté 310 petits malades dans 12 pays différents. Ils ont été divisés en deux groupes : l’un a reçu le traitement par chimiothérapie habituel et le second a reçu en plus un anticorps appelé rituximab, qui stimule le système immunitaire.

C’est ce traitement combiné qui a réduit le risque de décès ainsi que le risque de rechute et de progression du cancer de 70%.Cette association rituximab-chimiothérapie devrait s’imposer désormais comme le nouveau standard de traitement pour cette forme de lymphome de l’enfant.