Diabète : Des diabétologues appellent à la généralisation des pompes à insuline pour les nourrissons et les enfants diabétiques

Publié par Dknews le 30-03-2014, 15h15 | 1409

Des diabétologues ont appelé, samedi à Alger, à la généralisation et au remboursement des pompes à insuline pour les nourrissons et certains enfants diabétiques, pour un meilleur équilibre glycémique."La pompe à insuline a l'avantage, contrairement aux injections d'insuline, de diffuser en continu de l'insuline et d'équilibrer la glycémie chez les nourrissons et les enfants. 

Ces pompes à insuline devraient être généralisées et remboursées par la sécurité sociale", a plaidé le Pr Farida Lacete, chef d'unité de diabétologie-pédiatrie, au CHU Nafissa Hamoud, lors d'une journée de formation pour les malades et leurs parents.Cette pompe à insuline est destinée aux nourrissons et à certains enfants diabétiques (diabète de type I) et femmes enceintes présentant des glycémies instables, après un avis médical.

Le diabète de type I est une maladie auto-immune due à la destruction d'une certaine catégorie de cellules pancréatiques, chargées de la synthèse de l'insuline.Ce type de diabète représente 10 à 15 % des diabètes et affecte le plus souvent le sujet non obèse avant l'âge de 30 ans. Les personnes atteintes du diabète de type I ne synthétisent pas l'insuline et présentent de dérèglements glycémiques.

Le Pr Lacete, qui est aussi présidente de la ligue algérienne des jeunes diabétiques, a expliqué que les nourrissons et les enfants porteurs d'une pompe à insuline ne sont plus obligés de faire des injections d'insuline, quatre à cinq fois par jours, pour équilibrer leur glycémie.La pompe à insuline est un dispositif médical composé d'une pompe, d'un patch et de canaux qui diffusent en continu de l'insuline, réglable à l'aide d'une télécommande, en fonction de la nature et de la quantité des aliments consommés. 

Au sujet de l'équilibre alimentaire, le diététicien Karim Messous a indiqué que des séances de formation sur la diététique et la nutrition sont organisées régulièrement, pour inculquer aux enfants une bonne hygiène alimentaire."Avec la pompe à insuline les enfants diabétiques ont plus de liberté en matière d'alimentation et peuvent consommer tous types d'aliments, à condition de régler la pompe à insuline au préalable", a précisé le diététicien.

Les enfants peuvent également faire de l'exercice physique et des activités sportives, sans pour autant faire une injection d'insuline avant et après la séance de sport. Pour le Dr Tewfik Belaidi, formateur à la pompe à insuline au sein des laboratoires Roche, l'avantage de la pompe réside dans la prévention de gros déséquilibres et variabilités glycémiques chez les diabétiques.

Les diabétiques porteurs des pompes à insuline ont moins de contraintes que les enfants sous injection à insuline en matière d'organisation des repas, a souligné le Dr Belaidi, précisant que les enfants munis de ces pompes ne sont plus obligés de prendre leurs repas à des heures fixes.La pompe à insuline ramène une qualité de vie meilleure et un confort aux malades avec beaucoup moins de contraintes médicales, a ajouté le spécialiste.

Le suivi du malade ne se limite pas au contrôle du taux de glucose dans le sang 

Les diabétologues participant à la rencontre internationale sur la prise en charge du diabète ont appelé samedi à Alger à ne pas se limiter dans le suivi médical du diabétique au contrôle du taux de glucose dans le sang.

Le professeur Michel Krempf, du CHU de Nantes (France) a souligné lors  de cette rencontre scientifique organisée sous le thème "dévoiler les complications du diabète sucré" la nécessité de suivre les risques de complications du diabète, notamment les maladies cardiovasculaire, la néphropathie, la tension artérielle, la rétinopathie et la neuropathie diabétiques.

Il a recommandé à cette occasion le contrôle des paramètres lipidiques et principalement du LDL-C, précisant qu'une réduction de 0.4g/L de LDL-C permettait de réduire le risque d'événement cardiovasculaire de 20 à 40%.Par ailleurs, le Pr Mohamed El Amine Amani, endocrinologue et diabétologue au CHU d'Oran, a affirmé que le diabète constituait un problème majeur de santé publique dans le du monde engendrant des coûts humains et économiques considérables.

La prévalence du diabète au Maghreb varie entre 6,5 et 16%, a-t-il indiqué précisant que 8 à 34% des diabétiques étaient atteints de rétinopathie diabétique,13 à 25% de néphropathie diabétique et 24 à 45% de neuropathie diabétiques.