C-RA, un instrument d'expression de la politique humanitaire

Publié par Said Abjaoui le 30-03-2014, 19h58 | 34

Le Croissant-Rouge Algérien ne peut pas être approché exclusivement sous l’angle de la distribution des biens alimentaires. Ce n’est pas que cela. Le Croissant-Rouge n’a pas pour mission d’attendre une catastrophe pour courir offrir des tentes et de l’alimentation. Non. Pas du tout. C’est quoi alors le Croissant-Rouge Algérien ?  Pour répondre à cela, le forum de DK News a eu pour invitée la nouvelle présidente du Croissant-Rouge. 

Mme Saïda Benhabylès a l’habitude d’occuper tout l’espace quand elle argumente. Pour cette grande dame qui s’est donnée par conviction une envergure internationale, il n’y a pas un thème qui ne soit pas global. Et pour cause, sur le plan international, elle a défendu des thèses qu’elle-même a contribué à faire connaître et qui ont fini par une consécration.

Son investissement dans la lutte contre le terrorisme lui avait valu une invitation à participer au Sommet des femmes à Pékin. Mais, avant d’en arriver là, elle s’était distinguée par son permanent militantisme dans les actions de rejet de l’intégrisme et dans la promotion des valeurs de solidarité des femmes dans la lutte contre le terrorisme. Son militantisme, elle l’avait prouvé dans les manifestations de rues et puis partout où il fallait le faire, même et surtout à l’intérieur de l’Algérie profonde. Dans un contexte très perturbé, en 1996, 300 femmes ont pu se réunir dans la wilaya de Jijel, c’est-à-dire à Taher. Sur recommandations de l’Algérie, les Nations unies ont décrété que le 15 octobre de chaque année soit la journée des femmes rurales sur le plan international. 

Pour en revenir au C-RA, bien entendu, il ne faudrait pas trop la considérer comme une œuvre de bienfaisance qui attend des massacres ou le mauvais temps. Il est un espace de conjugaison des efforts, de culture de solidarité. Ses partenaires sont les médias, les milieux culturels, et bien sûr les donateurs.
Quant à Ghardaïa, d’où revient Mme Benhabylès, qui dit être partie là-bas pour y semer des graines d’espoir, elle est revenue confiante car les notables rencontrés des deux côtés lui ont permis de garder l’espoir. A Ghardaïa, il n’y avait pas de champ de bataille. 

Pour en revenir au C-RA qui doit jouer un grand rôle, Mme Benhabylès a défini les priorités de l’institution qu’elle préside depuis le 15 mars. La première priorité est la formation. Il faut former dans la gestion de crise, les conflits, des catastrophes humaines ou autres, dans l’immigration  le tout, dans la consécration de la solidarité et l’effet collectif. Prioriser le «nous» sur le «moi». Le C-RA est indépendant, n’a pas de tutelle. C’est un instrument qui permet à l’Etat de concrétiser sa politique humanitaire tant sur le plan national qu’international. 

Neutralité, mais c’est la conscience du monde et il doit tirer la sonnette d’alarme. Pour expliquer la solidarité, prenons un exemple. A l’émir Abdelkader qui était intervenu pour sauver les chrétiens de massacres à Damas, il lui avait été dit «Pourquoi vous sacrifier puisque vous êtes musulman ?».
Pourquoi se taire quand des jeunes se suicident et quand des jeunes fuient le pays ? La solidarité commence à s’exprimer depuis sa désignation à la tête du C-RA. D’éminents  professeurs en médecine et retraités offrent leurs services.

Mme Benhabylès présente, pour terminer, la nécessité de promouvoir la démocratie et celle-ci se construit avec une participation de tous aux élections. Il s’agit d’un appel au vote.