
A la veille de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la drogue, DK News a reçu Samedi le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche le professeur Mustapha Khiati, qui était accompagné par Mme Gahar Sabrina, maitre de conférences en psychologie à l’université d’Alger 2 et vice-présidente de la Forem, pour parler de l’évolution de la consommation de la drogue en Algérie mais aussi de la stratégie adéquate pour lutter, prévenir et réduire la consommation de stupéfiants notamment chez les jeunes.
D’emblée, le Pr Khiati a dressé un état des lieux plutôt alarmant de la situation en rappelant qu’en 2016, près de 14% de collégiens, 27% de lycéens et 31% d’étudiants universitaires ont déjà consommé de la drogue.
La consommation augmente chez les jeunes que ce soit dans les CEM, les lycées ou les universités. Plus le produit est disponible plus les jeunes en consomment. Cette hausse inquiétante restes étroitement liée à la disponibilité des produits sur le marché.
A cet effet, le Pr Khiatti a souligné que les rapports des services de sécurité indiquent que 70% des saisies de drogues sont effectuées sur le territoire national ce qui fait que les produits sont de plus en plus accessibles.
Pour Mme Gahar, cette situation incombe l’élaboration d’une stratégie nationale pour prévenir et sensibiliser les jeunes sur les dangers de la drogue et de la toxicomanie. «Sachant que la consommation se fait de plus en plus jeune, on peut commencer par des compagnes de sensibilisation dans les établissements primaires, aller vers les enfants leur parler des drogues et leur faire comprendre qu’ils ne devraient pas être en contact avec ces substances, etc», a indiqué la psychologue.
Au niveau de la Forem, un cycle de formation est assuré par des psychologues et des sociologues au profit de jeunes étudiants «pairs». De par les interactions sociales qui se font, les jeunes formés ont plus de facilité à communiquer avec les consommateurs et les toxicomanes.
Ces derniers ont plus de chance de faire passer le message de prévention et pourront même convaincre les jeunes concernés de se rapprocher d’un centre de désintoxication ou de voir un psychologue.
Les pairs sont formés aux stratégies de résolution des problèmes, aux techniques de communication, à l’entrainement au développement des habilités sociales et aux techniques d’entretien motivationnel. Mme Gahar a également mis l’accent sur la sensibilisation au sein des familles. «La famille algérienne a perdu l’art de la communication.
Il faut impérativement reprendre cette communication pour faire sentir aux enfants qu’ils ont une place au sein de la famille avec des repaires et une identité culturelle et religieuse. Plus cette identité sera claire plus les enfants pourront s’affirmer au moment où ils seront exposés à ces produits et choisir de ne pas s’adonner à cette addiction», a-t-elle souligné.