MÜLLER, L'EURO SCEPTIQUE

Publié par DK News le 26-06-2016, 16h17 | 28

Le compteur but de Thomas Müller est à zéro pendant une phase de finale de l'Euro. Aussi incroyable que la stat puisse paraître, elle poursuit irrésistiblement la vedette de la Mannschaft. Comme une malédiction que rien ne peut défaire. Le « raumdeuter buteur » cherche encore la signification de cette compétition, qu'elle soit à 16 ou à 24.

Avec celle de Toutankhamon, la malédiction de Rascar Capac est probablement la plus connue au monde. Elle synthétise ce concept du mal inconnu qui poursuit les hommes sur des siècles entiers, des générations, sans que rien ne puisse être fait. La malédiction rend inapte les hommes qui ont osé braver le sacré. La vindicte est inéluctable.

Ce principe de la malédiction peut être appliqué partout. Prenez par exemple le football. Ici, l'homme maudit s'appelle Thomas Müller. Il subit à lui seul une déconvenue étrange, inexplicable, qui le poursuit match après match depuis bientôt dixheures.

Jamais il n'est parvenu à mettre son ballon au fond. Lui, capable de gestes dégueulasses mais décisifs, devient un vulgaire Kaba Diawara quand il s'agit d'un Championnat d'Europe des Nations. Aussi étrange que fascinant, c'est la malédiction du XXIe siècle : que ça ne meule plus dans le football allemand.

 

Les huit bulles de Müller

En huit matchs de phase finale de l'Euro, Thomas Müller n'a donc jamais marqué. Et fait sa première passe décisive la semaine passée.

Pour un joueur qui a l'habitude de briller dans les plus grands matchs et les tournois, qui cumule déjà une dizaine de buts en Coupe du monde, une telle stat la fout mal et entraîne son lot de question.

Bordel, c'est vraiment possible d'être maudit sur l'Euro ? Le match contre l'Irlande du Nord a conforté l'impression d'une malédiction, d'un truc qui ne tourne pas rond. Les occasions étaient là.

Müller a été globalement bon et présent dans le jeu – une chose pas toujours évidente pour lui. Mais non, toujours pas. Ça ne veut pas. Ça ne rentre pas. En vingt-six minutes chrono contre l'Irlande du Nord, Müller a eu quatre grosses possibilités :

 8e minute, il perd son duel McGovern.
 23e minute, depuis les six mètres, sa frappe file à côté.
 27e minute, sa tête touche le poteau.
 34e minute, sa frappe touche la barre transversale.

Ainsi, il y a toujours un quelque chose qui plante, que ce soit du bois, le gardien adverse trop en forme ou la motte de terre qui passait par là. On peut être le meilleur joueur du monde, le plus intelligent, et rater les meilleures occasions qui se présentent. La malédiction ne pardonne pas et ne laisse pas de place au doute : être maudit veut dire être maudit.